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Depuis l'éruption du volcan islandais en 2010 des contrats prévoient les risques liés aux catastrophes naturelles. Les accidents nucléaires n'en font pas partie.

Alors que le gouvernement français avoue redouter le pire concernant l'accident nucléaire au Japon et conseille à ses ressortissants de rentrer en France, se pose la question du coût des rapatriements. Environ 2000 Français seraient encore sur l'Archipel, certains avec leur famille, et les assurances rapatriement pourraient bien n'être d'aucun secours.

La situation japonaise très particulière une catastrophe naturelle doublée d'un risque nucléaire rend en effet inefficace la plupart des garanties souscrites. «D'une manière générale, le risque nucléaire est exclu des contrats d'assistance», confirme Nicolas Gusdorf, président du syndicat national des sociétés d'assistance (SNSA). Invoquer le danger lié à la centrale de Fukushima Daiichi ne justifie donc pas la prise en charge des frais du retour.

Après l'éruption du volcan islandais, qui avait entrainé l'interruption du trafic aérien et le blocage de milliers de personnes au printemps 2010, pratiquement tous les assisteurs ont pourtant mis en place de nouvelles garanties permettant de se prémunir contre les effets des catastrophes naturelles. L'option porte le nom de «Retour impossible» chez Europ-Assistance, ou «Voyage différé» chez Mondial Assistance. À condition d'avoir souscrit cette option, les Français qui ont subi le séisme et ses répliques, ainsi que le tsunami qui a balayé la côte est de l'île de Honshu seront «rapatriés jusqu'à leur domicile, avec prise en charge intégrale de tous les frais», assure Mondial Assistance qui n'a pour le moment reçu aucune demande de la part de ses clients.

Tout dépend de la couleur de la carte
Tout dépend donc du contrat et de l'étendue de la garantie. Pour les autres, ce sera du cas par cas. Les titulaires d'une carte American Express «entrée et moyen de gamme», se verront «exceptionnellement appliquer la garantie incidents de voyage», explique l'organisme, c'est-à-dire que les frais de restauration, d'hôtels et de transports leur seront remboursés au minimum à hauteur de 100 euros par titulaire et jusqu'à 250 euros pour les cartes estampillées Air France Gold, précise American Express.

Pour les cartes haut de gamme, les remboursements peuvent aller jusqu'à 350 euros par compte carte ou personne (carte corporate Platinum). Le groupe April, avoue que la situation est juridiquement très difficile à régler. «Les cas sont traités individuellement car il faudra se mettre d'accord avec les assureurs et le réassureurs», affirme le groupe. «Nous avons toujours une solution grâce à la puissance de notre réseau. Les sociétés mettent tout en œuvre pour faciliter les rapatriements», rassure Nicolas Gusdorf de la SNSA. Il précise aussi que les personnes malades, et dont la radioactivité peut altérer l'état de santé sont bien sûr prises en charge. Il affirme également que si le gouvernement qui pourrait lui même faire un geste - demandait aux assisteurs de prendre des mesures, les sociétés le feraient.

Quant aux personnes empêchées par la catastrophe de quitter le Japon, bien que titulaires d'un billet d'avion, elles doivent se tourner vers la compagnie aérienne ou le tour opérateur qui leur a vendu le voyage.