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7月23日晚上20点34分,杭深线永嘉至温州南间,北京南至福州D301次列车与杭州至福州南D3115次列车发生追尾事故,官方报道遇难人数为39人。

法媒报道简要:

事故发生后,公众对于官方的信任度降低,甚至产生质疑。

Chine : après l'accident de train meurtrier, la confiance déraille

"Face à la grande tragédie, il y a beaucoup d'amour". Tel est le thème de communication imposé par le gouvernement central aux médias. Mais la population chinoise est de moins en moins dupe.

Les Chinois voient rouge contre leur gouvernement. Malgré les excuses du ministre des Chemins de fer, ce mardi, pour l'accident de train qui a causé 39 morts samedi dernier à Wenzhou, et le lancement d'une procédure de deux mois pour examiner la sécurité des opérations ferroviaires, la population ne décolère pas. La collision entre deux trains à grande vitesse est l'accident le plus meurtrier en Chine depuis 2008. Et il soulève un flot de critiques sur la course à la grande vitesse entreprise par les autorités, qui cherchent à faire du TGV une vitrine à l'international de la technologie de pointe chinoise.

Face à la polémique, le gouvernement chinois refuse la thèse d'un défaut de sécurité. "Beaucoup de gens penseront que c'est un problème de sécurité provoqué par le train à grande vitesse lui-même", a rappelé le porte-parole du Ministère des Chemins de fer, Wang Yongping. "Je dois cependant dire à l'opinion publique que la technologie chinoise de train à grande vitesse est conforme aux standards, et que nous avons toujours confiance en elle".

Mais pour les Chinois, la pilule est difficile à avaler. "Ils sont en colère contre leur gouvernement qui ne leur donne pas des explications valables "témoigne une étudiante chinoise de Nankin, dépitée face au manque de transparence du gouvernement . Selon un sondage effectué par le Twitter chinois Weibo, 98% des 5.000 personnes sondées ont répondu que "seuls les démons peuvent croire" aux balivernes que sont les chiffres officiels de 39 morts. Un autre sondage sur le même réseau montre qu'une grande majorité des internautes chinois pensent que le train a été enterré pour détruire des preuves qui pourraient nuire au gouvernement. Ambiance... Pékin maintient en revanche qu'il était nécessaire de dégager les trains pour améliorer l'efficacité des secours.

Directives officielles aux médias

Cette méfiance envers les informations officielles ne cesse de grandir. D'autant que des directives demandent aux journalistes de s'en tenir à la version officielle de l'accident ferroviaire. Le Département de la Propagande "conseille" ainsi aux médias de ne "pas conduire des interviews et des reportages indépendants" ni de "faire leur propre investigation sur les causes de l'accident", et de se concentrer sur des histoires "émouvantes" comme les dons de sang par exemple. "Face à la grande tragédie, il y a beaucoup d'amour", tel est le thème imposé par le gouvernement central à la couverture médiatique.

Bien entendu, tout commentaire ou opinion est interdit. Mais ces instructions, relayées ce mardi par le site d'information China Digital Times basé en Californie, ont été ignorées par la plupart des journalistes, plus sensibles "à la colère et à la frustration généralisée de l'opinion publique" qu'aux pressions du gouvernement, selon le professeur à l'Université de Tsinghua Patrick Chovanec, dans un article publié sur son blog.

Ainsi, le Global Times, ignorant ces instructions, écrit que cet accident remet en question le modèle de développement économique chinois. "Quel que soient les difficultés, la Chine devrait s'efforcer de rattraper les normes de sécurité de l'Occident. La sécurité devrait être le principe fondamental du développement de la Chine."

Et la corruption ?

Si les médias ne prennent pas compte ces instructions, en revanche, aucun titre n'a évoqué les soupçons de corruption qui pèsent sur cette affaire. En effet, certains arguent que le peu de soin et le manque de qualité dans la construction aussi bien des chemins de fer que des bâtiments, pourrait s'expliquer par le manque de moyens à cause des fonds détournés par la corruption. Des critiques sur la qualité des constructions des écoles ont déjà été formulées après le violent séisme du Sichuan en 2008. "La construction est un terrain facile pour la corruption", avait écrit peu après les événements le journal Aujourd'hui la Chine, en expliquant que "les cadres locaux empochent une partie des fonds alloués par l'Etat en rognant sur la qualité des constructions."

En attendant, malgré les événements, des passagers, faute de choix disent-ils, ont quand même pris le train de Wenzhou lundi, rapporte le quotidien China Daily. Le train est le transport le plus utilisé en Chine pour les voyages entre les villes : pendant la fête du Nouvel An Chinois, plus de 2,3 milliards de voyages sont réalisés en train. Fin juin dernier, le train à grande vitesse entre Pékin et Shanghai a été inauguré un an à l'avance à l'occasion de l'anniversaire du Parti Communiste Chinois. Mais lundi, de nouvelles pannes sur cette ligne ont encore sévi, alimentant les doutes sur la gestion des trains par le gouvernement.