Christophe Ono-dit-Biot a reçu le grand prix du roman de l'Académie française pour son roman Plonger (Gallimard). Dès le premier tour de scrutin, onze académiciens ont voté pour lui, dix-sept s'étant exprimés.
克里斯托弗•奥诺-蒂-比奥因小说《跳水》(伽利玛出版社)而获得了法兰西学院小说奖。在第一轮投票中,17名表达意见的院士中,11名将票投给了他。

Natif du Havre, Ono-dit-Biot prend son temps: cinq romans publiés en treize ans, depuis son premier récit Désagrégé(e), en passant par Birmane , son roman précédent, auréolé par le prix Interallié en 2007.
这个勒阿弗尔港人待时而动:13年里出版了五部小说,从他的第一部故事《被分化的》,到《跳水》之前的一部加冕2007年行际联盟奖的小说《缅甸》。

Plonger, aux forts relents autobiographiques, aux élans lyriques et maîtrisés, narre la relation tortueuse et passionnée entre César, un journaliste parisien, et une photographe à succès, Paz, passionnée par les squales et leur monde.
跳水》的自传色彩浓郁,以丰沛却不乏克制的激情,叙述了巴黎记者恺撒和取得成功、醉心角鲨的女摄影师帕兹之间宛转而炽烈的关系和他们的世界。

【实用法语表达】

prendre son temps:待时而动。

法语解释:Attendre, aussi longtemps que nécessaire, le moment favorable pour faire réussir quelque chose.

例句:Ma rancune est tenace, je prendrai mon temps pour me venger.我的怨恨难销,我将待时而动复仇。

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附小说《跳水》法文原版节选:

这里有中文版节选和作者介绍。

Extrait
Du mieux que je peux
Tout a commencé avec ta naissance. Pour toi. Tout a fini avec ta naissance. Pour nous. Moi, ton père. Elle, ta mère. Ta vie fut notre mort. La mort de ce nous, cette entité de chair et d’âme qui avait présidé à ta naissance : un homme et une femme qui s’aimaient. La vérité, ça n’existe pas, comme tous les absolus qu’on n’atteint jamais. Je ne peux te donner que ma vérité. Imparfaite, partiale, mais comment faire autrement ? Il manquera toujours sa vérité à elle, sa version des faits, son ressenti, son timbre de voix si elle pouvait encore te parler, ses gestes, son style si elle avait choisi de t’écrire. Mais que je sache, concernant l’ultime période de sa vie, elle n’a laissé aucune bande, aucun enregistrement, ni lettre ni cahier.
 
Rien, mais c’est peut-être déjà beaucoup, que ces tableaux cousus de fil bleu. Dans la profondeur desquels il faudra un jour que tu lises. Je l’ai aimée et je l’ai détestée, ta mère, autant être franc avec toi. Même si ça ne te regarde pas, le couple qu’on a été. Un couple c’est la guerre. Tu verras quand tu seras amoureux. Ça me fait drôle d’écrire ça, parce que quand je lève la tête du bureau, que je vais dans ta chambre et que je me penche vers le lit où je te respire, tout tiède dans ton pyjama à imprimé zèbre, c’est assez comique de t’imaginer amoureux. Pour l’instant tu ne l’es vraiment que de ton doudou à deux têtes et de la lanterne magique qu’elle a achetée avant ta naissance et qui projette sur les murs des poissons dorés ondulant dans le corail. Depuis les premiers jours de ta vie et jusqu’à aujourd’hui, ils dessinent sur ton visage des sourires à rendre heureux n’importe qui. N’importe qui sauf elle, ta mère. Suis-je cruel de jeter de tels pavés dans la mare du bonheur qu’on associe à une naissance ? Peut-être. Ne pas pleurer. Surtout ne pas pleurer. Ou je ne finirai jamais. Et je te dois bien ça, de finir. Mais commençons, mon minuscule fils. Par l’événement le plus important de l’histoire, celui dont tout découle : ta naissance.
Editions Gallimard