Un père décide d'écrire un livre à ses deux garçons handicapés : ses peines, ses remords mais aussi ses joies. Une œuvre littéraire plus que documentaire, sorte de déclaration d'amour disloquée, dans un style incisif et clair, faits de chapitres courts comme des respirations suspendues. 150 pages pour se souvenir de Mathieu et de Thomas, rire pour ne pas pleurer.
一个爸爸决定为自己的两个身有残疾的儿子写一本书:写下爸爸的苦痛、内疚,但也写下欢乐。与其说是文学作品,不如说是纪实作品,一种片言只字的爱的宣言,以一种尖锐而清晰的笔法写就,由暂停的呼吸一般的短短章节构成。150页,为了记住马蒂约和托马斯,微笑是为了不流泪。

爸爸,我们去哪儿?我们上高速公路,逆行。我们去阿拉斯加逗熊玩,然后被熊吞掉。我们去采蘑菇,专采毒鹅膏菇,回来摊个香喷喷的鸡蛋饼。我们去游泳池,从高台上往没有水的池子里跳。我们去圣米歇尔山。在流沙上散步,然后陷进去,一直陷到地狱里……2010年费米娜奖获奖小说,让-路易·傅尼叶(Jean-Louis Fournier)的《爸爸,我们去哪儿?》(Où on Va, Papa?),中文版已由人民文学出版社引进,豆瓣阅读和kindle上都有哦。 

 

中文版节选:

我时常对你们失去耐心,因为你们太不讨人喜欢了。和你们相处,要有天使般的耐性,可能我并不是天使。
是我创造了他的生命,是我让他来到世界上,经受苦难日子的。想到这些,我就想请求他的原谅。
托马重复了好几遍:“爸爸,我们去哪儿?爸爸,我们去哪儿?”马蒂约还在发出“呼隆,呼隆”的声音……
原来这不是游戏。
因为你们永远不会把“爱”这个动词变位到第一人称单数一般现在时。
他们天真无邪,眼里看不到任何丑陋的东西。他们来自原罪出现前的理想世界。在那里,每个人都是好人,大自然中没有任何危险,所有蘑菇都没有毒,老虎任人抚摸。
马蒂约,原谅我。产生这种变态想法并不是我的错。我不想嘲笑你,而是想嘲笑自己,证明自己有勇气面对苦难。
不要以为残障儿离开我们的时候,我们不会太悲伤,其实这和失去正常孩子没有区别。
他从来不知道幸福是什么滋味,却已经离开了我们,真让人难过。他在人世间转了一小圈,体会到的只有痛苦。
这个世界不属于他们,他们本可以离开。
他们本应拍打着翅膀,自由地飞翔。
美国并不是世界尽头。只要他幸福,我们就很高兴。
中学时,我想表现拜伦式的浪漫气质,故意不在脖子上系领带,而是系了个大花结。为了显示对传统观念的蔑视,我把圣母玛利亚的雕像摆在了厕所里。
我不太喜欢中庸的事物,我喜欢不平凡的、超过平均值的,也许还包括不到平均值的,反正就是与众不同的。我喜欢“和别人不同”,因为不是所有人都能入我的眼。
我希望他们以我为荣,对同学们说:“我爸爸比你爸爸强。”
我觉得自己还是三十岁,还可以目空一切。我感觉自己仿佛置身于一场闹剧中,嬉笑怒骂,人有我发挥。我不仅可以口无遮拦,笔下也可以毫无顾忌。我的人生路最终陷入绝境,在死胡同里终止。
 
原文抢先看:(注,内容与上一段中文节选并不对应哦,试试看能不能读懂原文吧。)

"Cher Mathieu, cher Thomas, Quand vous étiez petits, j’ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois. Je ne l’ai jamais fait. Ce n’était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu’à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures… Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J’avais honte ? Peur qu’on me plaigne ? Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible : « Qu’est-ce qu’ils font ? » Aujourd’hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n’ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d’ange, et je ne suis pas un ange. Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d’eux avec le sourire. Ils m’ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement. Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux. Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien. Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines."