La relation France-Québec n'exclut pas l'amitié avec le Canada (Sarkozy)

La relation "fraternelle" entre la France et le Québec "n'est pas exclusive de l'amitié profonde" liant la France et le Canada, a souligné le président français Nicolas Sarkozy dans une interview à un quotidien québécois.

 

Le président Sarkozy, qui vient assister à Québec au sommet de la Francophonie et à un sommet UE-Canada, a déclaré à La Presse que les peuples français et québécois sont "comme deux frères".

"Cette relation unique, fraternelle, qui existe entre la France et le Québec n'est en rien exclusive de l'amitié profonde qui lie la France et le Canada", a assuré M. Sarkozy dans cet entretien dont le texte a été rendu public par la Présidence française.

"Pendant trop longtemps, nous avons vécu avec cette idée qu'il faudrait choisir entre l'une et l'autre: qu'honorer l'une, c'était trahir l'autre. C'est tout le contraire. Le lien si spécial qui unit la France et le Québec est une chance, un atout formidable pour l'amitié franco-canadienne", a-t-il dit.

Des propos de M. Sarkozy sur l'amitié de la France pour le Canada en mai dernier avaient été interprétés au Canada et surtout au Québec comme marquant un infléchissement de la politique française en faveur d'Ottawa au détriment du Québec.

Depuis le président Sarkozy a affirmé que pour la France, les Québécois sont des "frères" et les Canadiens des "amis".

Cela explique pourquoi le discours que M. Sarkozy doit prononcer vendredi devant l'Assemblée nationale québécoise est très attendu. Ce sera la première fois qu'un chef de l'Etat français prend la parole dans cette enceinte.

Dans une interview au quotidien anglophone The National Post, M. Sarkozy a d'autre part invité le Canada à en faire davantage dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

"Nous estimons que les pays industrialisés doivent être exemplaires dans leur politique de lutte contre le changement climatique", a-t-il déclaré.

M. Sarkozy a dit être "conscient des contraintes particulières du Canada liées notamment à l'exploitation des sables bitumineux" de la province d'Alberta (ouest), mais il a ajouté: "chacun doit faire un effort".

Le gouvernement conservateur du Premier ministre Stephen Harper est considéré par les écologistes comme un des plus mauvais élèves des pays industrialisés dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.

L'environnement sera un des thèmes du sommet de la Francophonie qui s'ouvre vendredi à Québec.