有一种东西,名字叫做乡愁。它平时隐藏得都是好好地,你该笑就笑,该玩就玩,该一本正经,也就一本正经;可是有某种时候,也许只是一件事情,一个人物,或者一个简单的东西,一个微小的细节,突然把它叫醒了,你再也无法将它从脑海之中挥抹而去。

在与父母打电话的时候,只是感觉在聊着家常,好像他们并没有与你相距大洋,你也没有从他们身边走远;而挂上电话的瞬间,突然一愣,然后抱着电话在墙角慢慢坐下,有些怅然若失,想着刚才电话里对话的情景,想着,哎呀,这次有什么又忘了说,哎呀,有什么又好像是多嘴的。

在跟朋友通过各种通信工具聊天时,没有感觉到时间和空间的距离。不过,他们也总会说,接下去该上班了,嗯,等下快去睡觉了。你跟他们是生存在不同的时空里,面对的风景也不尽相同。只是一秒的连接,让你暂时忘记了这种不同。但这种短暂的交汇过后,大家还是会各自踏上应走的道路。慢慢,觉得自己好像被拉在了后面,慢慢,觉得跟不上话题,觉得好像已经脱离到另外一个奇异的世界。

也会发呆,也会出神,会开怀而骄傲地笑,也会颓废抑郁地漫步。时间,在你深爱的人所在的地方,是奢侈的,也许忙得头破血流,只为争得那几秒钟,跟你对话的时间;然而在你这里,悠悠地,一切都是悠悠地,可以慢下脚步,看着街边各种各样的商店,人物,聚散离合,也可以慢下脚步,在路边来一杯咖啡,创造一个属于你自己,只属于你自己的邂逅。

可以是融合,也可以是疏离。不过大部分人,还是在忙碌过后,某种稍微停下喘息的瞬间,想到这件事吧:寂寞。或者说孤独。没有归属感。exil、errance、déchirement、désespoir、dépression、souffrance。——mal du pays。无论是多爱笑的人,有那么瞬间,会好像突然失去微笑的动力。无论是多么爱热烈欢快的人,在无数的party过后,夜晚沿着塞纳河的粼粼波光,漫步回家,心中也会有莫名的怅然。日出日落,斗转星移,世界一直在忙碌,并未,也从不会为某个人停下脚步。有没有一个瞬间,突然有一种奇妙的遐想,突然有一种难言的情怀,看着街口来来往往的人群觉得陌生,看着将要前行的路觉得迷惑,看着台灯下熟悉的家人的照片,看着手机里简单的几行字,突然想要泪流满面。

这首诗献给所有在瞬间拥有这种情怀的人:

LE MAL DU PAYS
par Marceline Desbordes-Valmore

Je veux aller mourir aux lieux où je suis née ;
Le tombeau d'Albertine est près de mon berceau ;
Je veux aller trouver son ombre abandonnée ;
Je veux un même lit près du même ruisseau.

Je veux dormir.
J'ai soif de sommeil, d'innocence,
D'amour ! d'un long silence écouté sans effroi.
De l'air pur qui soufflait au jour de ma naissance,
Doux pour l'enfant du pauvre et pour l'enfant du roi.

J'ai soif d'un frais oubli, d'une voix qui pardonne.
Qu'on me rende
Albertine ! elle avait cette voix
Qu'un souvenir du ciel à quelques femmes donne ;
Elle a béni mon nom... autre part... autrefois !

Autrefois !... qu'il est loin le jour de son baptême !
Nous entrâmes au monde un jour qu'il était beau :
Le sel qui l'ondoya fut dissous sur moi-même,
Et le prêtre pour nous n'alluma qu'un flambeau.

D'où vient-on quand on frappe aux portes de la terre ?
Sans clarté dans la vie, où s'adressent nos pas ?
Inconnus aux mortels qui nous tendent les bras,
Pleurants, comme effrayés d'un sort involontaire.

Où va-t-on quand,-lassé d'un chemin sans bonheur,
On tourne vers le ciel un regard chargé d'ombre ?
Quand on ferme sur nous l'autre porte, si sombre !
Et qu'un ami n'a plus que nos traits dans son cœur ?

Ah ! quand je descendrai rapide, palpitante,
L'invisible sentier qu'on ne remonte pas,
Reconnaîtrai-je enfin la seule âme constante
Qui m'aimait imparfaite, et me grondait si bas ?

Te verrai-je,
Albertine ! ombre jeune et craintive ;
Jeune, tu t'envolas peureuse des autans :
Dénouant pour mourir ta robe de printemps,
Tu dis : "Semez ces fleurs sur ma cendre captive."

Oui ! je reconnaîtrai tes traits pâles, charmants.
Miroir de la pitié qui marchait sur tes traces,
Qui pleurait dans ta voix, angélisait tes grâces,
Et qui s'enveloppait dans tes doux vêtements !

Oui, tu ne m'es qu'absente, et la mort n'est qu'un voile,
Albertine ! et tu sais l'autre vie avant moi,
Un jour, j'ai vu ton âme aux feux blancs d'une étoile ;
File a baisé mon front, et j'ai dit :
C'est donc toi !

Viens encor, viens ! j'ai tant de choses à te dire !
Ce qu'on t'a fait souffrir, je le sais ! j'ai souffert. Ô ma plus que sœur ! viens : ce que je n'ose écrire.
Viens le voir palpiter dans mon cœur entr'ouvert !

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