上海、北京和广州是中国求职竞争最为激烈的3座城市。这些城市自身的大学毕业生通常比外地大学生更容易找到工作,因为除了学校的帮助,他们还有外地学生没有的法宝户口。据报道,在这场多少有些不平等的竞争中,去年只有37%的应届大学生找到了工作。

Les lumières de Shanghai attirent des étudiants formés dans toutes les universités du pays. En fait d'eldorado, ils peinent souvent à décrocher un premier emploi.

Les yeux en amande cachés par des mèches noires qui lui donnent un air d'héroïne de manga, Jiang Ye, 22 ans, est venue à Shanghai il y a six mois. "Pour tenter ma chance", explique-t-elle. Ses parents, tous deux employés dans la confection, habitent Wuxi, une grosse ville industrielle à deux heures de bus de Shanghai. Jiang Ye n'avait aucune envie d'y retourner. Fraîchement diplômée du Collège d'interprétariat et de traduction de Dalian (Nord-Est), elle a donc rejoint la vaste troupe d'étudiants de province attirés par les lumières des mégalopoles chinoises.

A Shanghai, comme à Pékin ou à Canton, la bataille est rude. Les étudiants originaires de la ville sont mieux placés pour y trouver un emploi, car ils sont aidés par leurs universités et bénéficient du précieux hukou (permis de résidence). Au sein de cette catégorie plutôt privilégiée, 37% des étudiants de dernière année auraient déjà trouvé un job, selon le quotidien en langue anglaise Shanghai Daily.

Que faire des autres? Les difficultés que rencontrent les diplômés sont une préoccupation majeure en Chine. L'offre éducative n'a cessé de croître, depuis plusieurs années, au risque d'attiser les frustrations. Déjà, certaines facultés se sont vu demander par les autorités de réduire leur recrutement.

Plusieurs chaînes d'auberges de jeunesse se sont spécialisées dans cette clientèle d'étudiants qui veulent se faire embaucher dans la ville de leur choix. A Shanghai, pour un prix modique, l'hôtel des Quatrièmes années ou encore l'auberge Wuyuan des chercheurs d'emploi accueillent les jeunes clients diplômés ou porteurs d'une simple carte d'étudiant et mettent à leur disposition toutes sortes de services: Internet, imprimante, site Web avec offres d'emploi...

叶姜最初选择了位于上海南站附近的一家青年旅社。10人间里的一张床位每月要付600元。按叶姜的说法,厕所和淋浴都糟透了,10人间里只有一个卫生 间。最终,她找到了第一份工作,但与她的最初预想相去甚远。她本来想在日企工作,但在五六十次面试失败后,不得不暂时放弃自己的理想,屈就在超市里做推销 员。上海的生活究竟是否让她满意呢?叶说,“有时我会对自己说,这儿的生活好贵、好难啊,可这就是生活”。她毫不怀疑自己会在上海找到一份更好的工作。

Jiang Ye, quant à elle, avait d'abord élu domicile au Zhida Youth Hostel (dont les idéogrammes se lisent comme "carrière express"), qui n'a pas moins de huit immeubles à Shanghai. Dans celui situé non loin de la gare du Sud, un lit dans une chambre de dix personnes est facturée 600 yuans par mois (65 euros). "C'était l'enfer pour les toilettes et la douche, rouspète la jeune fille. Il n'y a qu'une salle de bains par chambre!" A présent, elle a rejoint une chambre pour quatre (87 euros par mois).

Car Jiang Ye a enfin décroché un premier job: "Je voulais absolument trouver un emploi dans une société japonaise. Malgré 50, puis 60 entretiens, j'ai échoué. Mon japonais parlé n'était pas assez bon."

Sur Internet, elle a trouvé un emploi d'appoint comme représentante, dans les supermarchés, des produits de la marque Blue Moon (lessives et détergents). La paie est de 2100 yuans (225 euros) par mois, avec un supplément d'un peu moins de la moitié en commissions. Et, le week-end, elle est serveuse dans un restaurant japonais, le Karaku, afin de peaufiner sa pratique du nippon.

Sa vie à Shanghai? "Parfois, je me dis que c'est dur. Tout coûte cher. Mais c'est la vie!" Jiang Ye ne désespère pas de trouver un meilleur emploi. Pas question, en attendant, de se restreindre: elle a vu en concert le groupe de rock taïwanais Mayday et est partie une fois en week-end à Hangzhou. Mais elle rêve surtout d'aller un jour à Tokyo.