Mona Lisa et d'autres portraits de Léonard de Vinci livrent leurs secrets grâce à la science

科学揭秘蒙娜丽莎及其他达芬奇作品的秘密

Photographie prise durant la série de mesures sur la Joconde : la spectrométrie de fluorescence des rayons X est réalisée directement devant les ouvres au musée du Louvre.

La Joconde et six autres portraits peints par Léonard de Vinci ont livré de nouveaux secrets, grâce à des analyses scientifiques révélant la composition et l'épaisseur de chaque couche de peinture déposée, selon une étude publiée jeudi.

D'ultrafines couches de peintures ont été appliquées pour estomper les contours, adoucir les transitions entre ombre et lumière sur les visages.

Les nouvelles analyses effectuées par l'équipe de Philippe Walter, du Laboratoire du centre de recherche et de restauration des Musées de France, précisent comment sont rendus les dégradés avec cette technique baptisée "sfumato".

Sept tableaux attribués à Léonard de Vinci ont été analysés "sans prélèvement, directement dans les salles du musée du Louvre" (L'Annonciation, La Vierge aux rochers, La Belle Ferronnière, La Joconde, Saint Jean-Baptiste, Bacchus et Sainte Anne, la Vierge et l'Enfant), indique le Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué.

Les chercheurs se sont concentrés sur l'étude des visages, emblématiques du rendu pictural du "sfumato".

Pour déterminer la composition et l'épaisseur de chaque couche de matière au niveau de neuf visages, dont celui de Mona Lisa, ils ont utilisé la spectrométrie de fluorescence à rayons X. Cette méthode d'analyse chimique, ne nécessitant pas de prélever des échantillons sur la toile elle-même, consiste à éclairer une zone du tableau avec des rayons X puis à recueillir d'autres rayons, "la fluorescence X", émis par la matière.

Plusieurs techniques, caractérisées par la finesse des couches de glacis translucide, la nature des pigments ou des additifs, ont été employées pour réaliser les ombres sur les visages.

Dans le cas des glacis, plusieurs des couches, de seulement 1 à 12 microns (millièmes de millimètre) d'épaisseur chacune, invisibles à l'oeil nu, ont été appliquées pour atteindre une épaisseur totale ne dépassant pas 30 à 40 microns.

Cette analyse réalisée en collaboration avec l'Installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF) de Grenoble (France) a été publiée dans la revue scientifique spécialisée de chimie appliquée "Angewandte Chemie".