Coca-Cola réfléchit à l'introduction en France de boissons qui répondent aux goûts et aux besoins des populations musulmanes.

Coca-Cola brise un tabou. L'entreprise réfléchit à l'introduction en France de nouvelles boissons pour répondre aux goûts et besoins des populations musulmanes. Le leader des boissons rafraîchissantes sans alcool avec 47% de part de marché pourrait miser sur Fanta, sa quatrième marque sur le marché français derrière les Coca classic, light et zero. «Fanta est une marque surconsommée dans les quartiers où la population musulmane est présente», déclare Véronique Bourez, présidente de Coca-Cola France, qui s'appuie sur des statistiques presque point de vente par point de vente. Le groupe pourrait ainsi commercialiser Fanta au goût tropical, une boisson qui existe notamment en Belgique. Une saveur très appréciée, tout comme l'orange et le citron, en Afrique du Nord.

Coca-Cola planche également sur l'introduction en France de boissons remplaçant l'alcool, notamment en soirées. Il pourrait vendre en France les deux références de la marque Cascal vendue aux États-Unis. L'une, à base de malt, ressemble à une bière, l'autre, à base de fruits, à un cidre. «Cela permet d'éviter de prendre une troisième bière lorsqu'on sort entre amis, mais également de satisfaire d'autres besoins, comme les interdits religieux de la population musulmane», explique Olivier Enthoven, directeur européen du centre d'innovation client de Coca-Cola, à Bruxelles.

Le sujet est sensible, et le groupe reste prudent. Il ne s'agit pas pour lui de créer des boissons dédiées aux musulmans comme le fait dans un autre registre la chaîne de restauration rapide Quick avec ses restaurants halal mais de répondre à une diversité de besoins. «Tout part des besoins», ajoute Olivier Enthoven. «Segmenter par âge, par ethnie ou par sexe n'est qu'un outil pour mieux servir le consommateur.» Le lancement de VitaminWater en 2009, destiné aux CSP+ et à un public plutôt féminin, illustre cette stratégie.

Car la nouvelle patronne de Coca France en est convaincue: dans un marché où la consommation de soft drinks par habitant reste la plus faible d'Europe, «plus on offre de choix, plus on lève des freins, et plus on peut augmenter la consommation». Même si elle représente 85% des ventes du groupe dans l'Hexagone, la marque Coca n'a donc pas le monopole de l'innovation.