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Le rôle de l’auto et de l’avion dans le commerce moderne

Il est d’usage d’assigner pour point de départ au XXe siècle la date à laquelle s’ouvre le premier conflit international. Mais le hasard veut que la première année du siècle soit véritablement celle d’une révolution technique, qui, bien plus que la guerre, va modifier la civilisation et, avec elle, le commerce : l’automobile, depuis longtemps en chantier, entre dans les moeurs. Echappant aux inventeurs de génie, elle passe aux mains des constructeurs bricoleurs en attendant l’heure de la grande série. Ceux qui l’achètent ne sont plus nécessairement des excentriques ou des fous. Elle n’est plus un simple jouet. Dotée de pneus, elle devient un moyen de transport.

L’auto ne va pas seulement donner au commerce des facilités matérielles de liaison, comme a fait le chemin de fer. Elle lui apporte un affranchissement. Là où le rail dictait un trajet, là où le train rassemblait des foules à heures fixes, l’auto rend la liberté aux hommes. Elle conduit n’importe où et n’importe quand, au gré de l’individu. La liberté, dont elle est le moyen, ne saurait pourtant être l’anarchie (au sens propre, état d’un peuple qui n’a plus de gouvernement ; ici, désordre) ; il faut bien assigner des règles à la circulation. Si l’automobiliste est libre d’aller où bon lui semble, c’est à la condition de respecter le Code de la route. L’Etat a son mot à dire ; il est de son devoir de déterminer les règles du jeu. Le XX e siècle sera celui des interventions de l’Etat, qui assurera la police de la production, des échanges et de la consommation.

A l’échelle du village ou de la cité, l’auto déplace le commerce : le garagiste prend la succession du maréchal-ferrant, la station-service évince la station de chemin de fer, le quartier de la gare perd sa primauté au profit de l’axe qui prolonge la grand-route.

A l’échelle de la nation, l’auto diversifie les courants du trafic. Elle rénove le colportage : la livraison à domicile apporte la vie à des régions que le rail avait oubliées, permet aux villes d’allonger leurs tentacules sur la campagne, et aux ruraux de prendre le contact avec les villes. L’aménagement des routes, puis des autoroutes, modifie le réseau des échanges. Autour de l’automobile, de sa production, de sa vente, de son emploi, de son entretien, grandit un peuple d’ouvriers, de concessionnaires, de mécaniciens, de cantonnier, de raffineurs, de prospecteurs, qui détermine de vastes mouvements d’affaires, tandis que périclitent les voies ferrées les plus concurrencées.

A l’échelle du monde, l’apparition de l’auto a un autre sens : elle annonce, avec le règne du pétrole, la fin de la suprématie du charbon. Ce qui signifie que l’Angleterre cessera d’être la première puissance du monde. Dès le début du siècle, elle cède le pas aux Etats-Unis sur plusieurs terrains : dans la métallurgie, le textile. Le port de New York bat le port de Londres. Le dollar commence à rivaliser avec la livre. En même temps que l’Angleterre, c’est toute l’Europe qui amorce son déclin : l’Espagne est vaincue à Cuba par l’Amérique, la Russie à Tsoushima par le Japon. Et sans doute n’est-ce point là le fait de l’auto ni du pétrole. Mais, enfantée par des cerveaux français, belges et allemands, l’auto aura bientôt Detroit pour capitale, et le temps viendra où l’Amérique construira en une année plus de voitures que n’en possédera toute l’Europe, cependant que le pétrole donnera la prééminence non seulement à l’américaine Standard Oil (grand trust du pétrole américain) mais aussi, dans le royaume de la pétrochimie, aux matières plastiques ou aux textiles synthétiques de Du Pont de Nemours. De la voiture Ford au fil d’Orlon ou au tissu de Dacron, la chaîne est continue, et l’Europe est vassale (vassal = personne liée à un suzerain par l’obligation de foi et hommage, et qui lui doit des services personnels ; ici, l’Europe, qui est sous la domination économique de l’Amérique).

L’avion, lui aussi, vient au monde avec le siècle ; mais il ne joue pas de rôle commercial avant vingt ans d’exploits et d’essais. Même ensuite, il ne tient pas dans l’économie une place comparable à celle de l’auto. Les lignes aériennes rapetissent assurément la planète, ouvrent à la civilisation des régions jusqu’alors interdites ou négligées, concurrencent les voies de terre et de mer, survolent les pôles. Mais la machine volante, le plus souvent, reste prisonnière d’une infrastructure coûteuse et sert plus au transport collectif qu’aux vagabondages individuels

Malgré la double conquête de l’air et de l’espace, le XXe siècle demeure celui de la voiture automobile, qui permet des conquêtes plus modestes, mais plus immédiatement efficaces. Les autres prouesses (grand exploit) techniques de ce temps, dans le domaine de l’électricité ou de l’électronique, du cinéma, de la radio ou de la télévision, de la mécanique ou de la chimie, ne font guère que prolonger les inventions du siècle précédent. Avec elles changent le niveau de vie et le genre de vie. En elles, le commerce trouve de nouveaux moyens ou de nouveaux objets. Aucune d’elles n’a le poids de l’auto, dont les usages sont universels ; car celle-ci remplace la carriiole à la campagne, le chameau dans le désert ; elle devient tracteur aux mains des paysans, camion aux mains des transporteurs, bus pour les citadins, car pour les voyageurs, char pour les combattants. Et, plus encore qu’un outil, elle est une passion.