Sexy and the City
Candance Bushnell
Traduit de l'américain par Dominique Rinaudo

pour Peter Stevenson et pour Snippy qui, un jour, a perdu son ours en peluche, et pour tous mes amis...

mon éducation non sentimentale
l’amour à Manhattan ? Hors sujet

Voici un conte de la Saint-Valentin. Attendez-vous à tout.
Une journaliste anglaise vient vivre à New York. Séduisante et spirituelle, elle a tout de suite des atomes crochus avec un beau parti comme on en voit tant à Manhattan. A quarante-deux ans, Tim est un banquier d’affaires qui gagner environ cinq millions de dollars par an. Pendant quinze jours, ils s’embrassent, se tiennent par la main... et voilà que, par une chaude journée d’automne, il l’emmène voir la maison qu’il se fait construire dans les Hamptons. Ils examinent les plans avec l’architecte. « J’ai failli lui dire de mettre les barreaux à la rambarde du palier pour que les enfants ne risquent pas de tomber, me confie la journaliste. J’étais quasiment sûre que Tim allait me demander en mariage » Le dimache soir, Tim la dépose chez elle et lui rappelle qu’ils doivent dîner ensemble le mardi. Le mardi, il téléphone pour se décommander. N’ayant pas de nouvelles au bout de quinze jours, elle trouve le temps long et le rappelle. Il lui promet de lui faire signe avant la fin de la semaine.

Bien entendu, elle n’a plus jamais entendu parler de lui. Le plus intéressant, à mon avis, c’est qu’elle n’a rien compris à ce qui lui était arrivé. En Angleterre, m’a-t-elle explqué, le rendez-vou de chantier avec l’architecte aurait été lourd de signification. La lumière s’est faite alors dans mon esprit : mais bien sûr, elle est londonienne. Personne ne lui a expliqué la procédure de rupture en usage à Manhattan. Puis je me suis dit : elle apprendra.

Bienvenue dans l’ère de l’innocence perdue. Les lumières rutilantes de Manhattan brillent toujours, qu’avait choisies Edith Wharton comme de toile de fond à ses romans d’amour qui nous faisaient battre le coeur, mais la scène est vide. Plus personne ne prend son petit déjeuner chez Tiffany, plus personne ne cultive le souvenir de ses aventures amoureuse. Non : aujourd’hui, nous avalons une tasse de café à sept heures du matin et essayons de les oublier aussi vite que possible. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Truman Capote avait parfaitement mis le doigt sur ce qui est devenu le dilemme des années quatre-vingt dix : l’alternative entre aimer et se caser. Dans Petit déjeuner chez Tiffany, Holly Golightly et Paul Varjak- un homme et une femme entretenus- ont chacun quelque chose à perdre en se rencontrant ; mais ils arrivent à surmonter les obstacles, et préfèrent l’amour à l’argent. Dans le Manhattan d’aujourd’hui, c’est assez rare. Nous sommes tous des hommes et des femmes sinon entretenus, du moins tenus par notre travail, par notre appartement et même, pour certains d’entre nous, par l’ordre des préséances chez Mortimer ou au Royalton, par le front de mer des Hamptons, par les meilleures places à Madison Square Garden. Et nous nous satisfaisons de cette vie. Se protéger, conclure une bonne affaire, voilà qui prime tout. Cupidon a fui les gratte-ciel.

A quand remonte la dernière fois où vous avez entendu quelqu’un dire : « Je t’adore : », sans ajouter l’inévitable (et souvent implicite) : « Qu’est-ce que je ferais sans un(e) ami(e) comme toi » ? La dernière fois où vous avez vu deux personnes se regarder dans les yeux sans penser : Oui, et alor ? Où vous avez entendu quelqu’un annoncer : « Je suis follement amourex/se », sans vous dire aussitôt : Attends donc lundi matin ? Et, à Noel, quel est le film qui a le mieux rempli les salles, hormis les comédies de Tim Allen ? C’est Harcèlement, qui a attiré près de quinze millions de cinéphiles avides d’assister aux ébats sexuels forcés et sans émoi de maniaques de la promotion canapé ; un film qui, loin d’illustrer l’idée que nous nous faisons de l’amour, reflète parfaitement la nature des relations amourenses à Manhattan.

Manhattan est toujours aussi porté sur le cul ; mais après, on se lie d’amitié, on fait des affaires ensemble ; il n’est pas question d’histoire d’amour. De nos jours, on a des amis, des collègues, mais pas d’amants à proprement parler, même si on a couché ensemble.

Pour en revenir à la journaliste anglaise : six mois et quelques liaisons plus tard ; après une brève aventure avec un homme qui l’appelait dès qu’il quittait New York pour lui dire qu’il la rappellerait à son retour mais « oubliait » de le faire, elle s’est fait sa propre philosophie. « à New York, la base des relations, c’est le détachement, dit-elle . Mais comment s’attache-t-on quand on sent le moment venu ? »

On quitte la ville, mon chou.

L’amour au Bowery Bar, première partie

Vendredi soir au Bowery Bar. Dehors, il neige ; dedans, ça grouille. Parmi les clients, on remarque la célèbre actrice de Los Angeles, qui détonne délicieusement dans sa veste et sa mini-jupe de vinyle gris, avec son escorte de garçons trop bronzés à la poitrine bardée de médailles en or. Il y a l’acteur, chanteur et grand fêtard devant l’Eternel ; Donovan Leitch, en doudoune verte et casquette de Sherlock Holmes en fourrure beige. Et aussi Francis Ford Coppola, aussi à une table en compagnie de sa femme. A cette table, une chaise vide. Une chaise tellement vide qu’elle en est séduisante, tentante, provocante... une vraie torture. Tellment vide qu’elle semble plus occupée que toutes les autres chaises. Alors, au moment même où cette chaise vide menace de provoquer un incident, Donovan Leitch s’y assoit et engage la conversation, déclenchant la jalousie et la vexation générales. Dans la salle, la tension monte soudain d’un cran. L’amour à New York, c’est ça.

第一部分
My Sentimental Education: Love in Manhattan? I don’t think so…

我想,第一部分的“英国女记者遭遇曼哈顿单身汉”这里是容易看明白的,因为电视剧也是以这个故事开头的。作者借此抛出了她对曼城里真爱的怀疑。有一句Cupidon a fui les gratte-ciel (原句是:Cupid has flown the co-op),中文翻译成“爱神邱比特已经迷失在曼哈顿的物欲与喧嚣中”……个人觉得翻译得一般,大家什么意见呢?

L’amour au Bowery Bar, première partie从这一部分,是描绘了一下这一章大家谈论爱情话题的主要地点:在Bowery酒吧(背景:纽约最火的沙发酒吧。沙发酒吧在五六十年代很盛行,装饰幽暗华丽,灯光昏暗,舒适的皮革沙发,提供香槟、鸡尾酒、烈酒,音乐以chillout、chill house、acid jazz、jazz house为主)。
Donovan Leitch:现实人物,CK的模特,同时涉足演艺界。
Francis Ford Coppola:《教夫》的导演。
一张有名人坐的桌子,和桌子空下的一把椅子,有一种诱人的召唤力:Tellment vide qu’elle semble plus occupée que toutes les autres chaises.这一段作者的描写很细致,从小小的椅子描写纽约物质的情欲心态。L’amour à New York, c’est ça

L’homme heureux en ménage和La femmee heureuse en ménage (e fin presque) 想表现的应该是对婚姻的比较消极的看法吧。那个enfin preque...我不太理解,原文是 the happily (sort of ) married woman这样看就好理解点儿了吧。想说的是“某种意义上的婚姻幸福,而不是真的幸福吧”。

Le célibataire de chez Coco Pazzo想描写的就是纽约某种类型的单身汉啦,不断地约会,和不同的女人发生关系,却不想走进婚姻。Coco Pazzo是一家在纽约时髦的意大利餐厅,说到时髦,我发现这个翻译者喜欢用branché这个词~

L’amour au Bowery Bar, deuxième partie一次典型的,以后章节会经常出现的多人谈论。这次是在小说家Parker,他的男朋友Roger,律师Skipper,我以及后来加入的Carrie之间产生,纽约还有真爱吗?还有浪漫吗?是不是同性恋之间反而感情更真挚呢?

Un gant de femme这里的手套大家看明白就会知道,它指的是另一种东东,作者说是它faciliter la baise, tuer le romantisme...

L’amour au Bowery Bar, troisième partie这次不纯粹是交谈,这里举的是Carrie和一个画家Barkley约会的故事。大部分是Barkley的话和行动描写,个人理解是,这是一个相信所谓爱情却表现得很虚伪的人,嗯,可能是纽约“爱情”的缩影。

la verité, rien que la verité 这里讲的是一个编辑Robert,他是Barkley的反面,对爱情很实在却又失去了浪漫的点缀……

Narcisse au Four Season
Narcisse是希腊传说中的纳瑟雪斯,是一个自恋的结果化成水仙的美少年。这就是为什么有一张桌子是Narcisse et lui-meme,因为自恋者只与自己为伴。
La Grande Catherine就是俄国的叶卡捷林娜二世啦,有张桌子是以她和她的马来命名,是讽刺这个风流的女人和男人搞不清外,还钟爱马,和马也搞不清……
Al D’Amato était à la table Bill et Hillary. Al D’Amato 是布什手下的政客,坐在了以克林顿夫妇命名的桌子上,也是一种讽刺吧。
Bob Pittman(中文书上说是时代华纳的执行者),他和他的妻子说:« C’est pas l’amour qui est révolu, c’est les cigarette » 说是love is not over – smoking is over, 说爱情没有结束,但在第一部分的最后一句却是,Bob和他的妻子Sandy离婚了。

讽刺就是这部小说的主旋律啦~~