中法对照:羊脂球 BOULE DE SUIF (18)

Maupassant 莫泊桑

    On se leva encore d'assez bonne heure le lendemain avec un espoir indéterminé, un désir plus grand de s'en aller, une terreur du jour à passer dans cette horrible petite auberge.
    Hélas! les chevaux restaient à l'écurie, le cocher demeurait invisible. On alla, par désoeuvrement, tourner autour de la voiture.
    Le déjeuner fut bien triste; et il s'était produit comme un refroidissement vis-à-vis de Boule de suif, car la nuit, qui porte conseil, avait un peu modifié les jugements. On en voulait presque à cette fille, maintenant, de n'avoir pas été trouver secrètement le Prussien, afin de ménager, au réveil, une bonne surprise à ses compagnons. Quoi de plus simple? Qui l'eût su, d'ailleurs? Elle aurait pu sauver les apparences en faisant dire à l'officier qu'elle prenait en pitié leur détresse. Pour elle, ça avait si peu d'importance!
    Mais personne n'avouait encore ces pensées.
    Dans l'après-midi, comme on s'ennuyait à périr, le comte proposa de faire une promenade aux alentours du village. Chacun s'enveloppa avec soin et la petite société partit, à l'exception de Cornudet, qui préférait rester près du feu, et des bonnes soeurs, qui passaient leurs journées dans l'église ou chez le curé.
    Le froid, plus intense de jour en jour, piquait cruellement le nez et les oreilles; les pieds devenaient si douloureux que chaque pas était une souffrance, et, lorsque la campagne se découvrit, elle leur apparut si effroyablement lugubre sous cette blancheur illimitée que tout le monde aussitôt retourna, l'âme glacée et le coeur serré.
    Les quatre femmes marchaient devant, les trois hommes suivaient, un peu derrière.
    Loiseau, qui comprenait la situation, demanda tout à coup si cette "garce-là" allait les faire rester longtemps encore dans un pareil endroit. Le comte, toujours courtois, dit qu'on ne pouvait exiger d'une femme un sacrifice aussi pénible, et qu'il devait venir d'elle-même. M. Carré-Lamadon remarqua que, si les Français faisaient, comme il en était question, un retour offensif par Dieppe, la rencontre ne pourrait avoir lieu qu'à Tôtes. Cette réflexion rendit les deux autres soucieux. "Si l'on se sauvait à pied", dit Loiseau. Le comte haussa les épaules: "Y songez-vous, dans cette neige? avec nos femmes? Et puis nous serions tout de suite poursuivis, rattrapés en dix minutes, et ramenés prisonniers à la merci des soldats." C'était vrai: on se tut.

    第三天,大家依然是起得早的,心里始终抱着一种空泛的希望,想动身的欲望也更迫切,因为在这个很可怕的乡村客店过日子实在令人恐慌。
  糟糕!牲口全系在马房里,赶车的始终杳无踪迹。由于无事可做,他们绕着车子兜圈子了。
  午饭是凄惨的,仿佛有一种冷落气氛针对着羊脂球发生了,因为深夜的宁静原是引得起考虑的,它已经略略变更了种种看法。他们现在几乎怨恨这个“姑娘”了:她没有秘密地去找普鲁士人,如果找了,就可以使同伴们一起床都得到一个意外的惊喜。哪儿还有更简单的?并且谁会知道?她只须对军官说自己原是可怜同伴们的悲叹,那就能够敷衍面子了。在她,那原是很不关重要的!
  不过谁也还没有道出这类的意思。
  午后,他们正厌烦得要死,伯爵就提议到镇外的附近各处去兜圈子。每一个人都细心地着了衣裳,于是这个小团体就出发了,只有戈尔弩兑是例外,他宁愿待在火旁边。至于两个嬷嬷,她们的白天时间都是在礼拜堂里或者堂长家里度过的。
  寒气一天比一天来得重了,像针刺一样严酷地扎着鼻子和耳朵,人的脚变成很痛苦的了,每走一步就要疼一下,后来走到了镇外,田野简直是一片白茫茫的,在他们眼里真凄惨得非常怕人,全体立刻转来了,心灵是冰凉的而心房是紧缩的。
  四个妇人走在头里,三个男人跟在后边,略略隔开了几步。
  鸟老板是了解情况的。忽然问道这个卖笑女人是否想教他们在这样一种怪地方还待些日子。伯爵始终是文雅的,说旁人不能把一种这样难受的牺牲去强迫一个妇人,而要她出于自愿。迦来-辣马东先生注意于倘若法国军队像大家所怀疑的一样真从吉艾卜开过来反攻,那么只能在多忒接触。这种思虑使得另外两个不安了。“倘若我们步行去逃难。”鸟老板说。伯爵耸着肩头说:“在这样的大雪里,您想这样办?而且还带着我们的家眷?末后我们立刻就会被人来追,不过10分钟就会被人赶到跟前,被人当俘虏一般牵着交给丘八们摆布。”这话原是真理,谁也不发言了。