Chapitre 7 : Les enfants

 

Pressé de se réchauffer, l’infortuné voyageur ne prit pas garde. Il enfonça sa tête dans le conduit, faillit s’étouffer à cause de la fumée et tomba la tête la première dans le conduit. Il se retrouva, tout couvert de suie, le postérieur dans les braises, à s’agiter dans tous les sens pour essayer de se sortir de cette position inconfortable. Le vacarme provoqué par sa maladresse réveilla les sept enfants qui étaient entassés dans le même lit. Quand ces derniers virent celui qu’ils prenaient pour leur père couvert de suie, ils lui firent la fête et l’aidèrent à se relever. Après l’avoir épousseté, ils l’installèrent à table et lui donnèrent à manger comme ils le faisaient chaque fois que Vladimir revenait d’une journée de travail.
 
Croyant à un usage de cette planète et pour ne pas vexer les enfants, le voyageur avala tout ce qu’on lui présenta. Quoique étonnés par l’appétit inhabituel de leur père, les enfants sortirent tout ce qui restait et posèrent une nouvelle bouteille de Vodka sur la table. Balt sans se méfier but tout l’alcool qu’on lui présentait. Il tomba sur la table, ivre mort. Les enfants pensèrent que leur père était revenu à cause de la tempête et qu’il avait attrapé froid. Alors, ils couchèrent Balt dans leur unique lit et ils veillèrent sur lui, plusieurs jours sans manger. Le voyageur, en un repas, et dans son ignorance avait ingurgité les provisions qui auraient duré normalement une semaine pour cette pauvre famille.

Quand Balt se réveilla enfin, il était allongé sur un lit entouré par sept corps chétifs qui lui servaient de couverture. Si lui avait chaud, les enfants par contre tremblaient de froid dans leur sommeil. Il sortit du lit sans les réveiller et il posa sa main sur le front de chacun d’eux. Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi ses hôtes étaient aussi frêles. Ils n’avaient déjà pas grand-chose à manger et lui, Balt le voyageur, sans le vouloir, avait englouti leurs dernières provisions.

Balt sortit par où il était entré. Quelques minutes plus tard, il revint dans la maisonnette par la cheminée, car pour lui désormais, c’était par cet endroit que l’on pénétrait dans une maison. Il répandit sur la table des monceaux de victuailles et remplit la huche de pain blanc. Il dut faire plusieurs voyages, mais le résultat dépassait les espoirs les plus fous qu’auraient pu faire ses invités involontaires. La maison croulait sous les provisions. Balt était là, à se reposer quand, il reçut enfin le message qu’il attendait. Son vaisseau l’informait que la panne était réparée et qu’il pouvait reprendre sa quête.

Le voyageur aurait voulu en faire plus, mais il avait déjà trop tardé. Il s’apprêtait à reprendre sa quête quand sa jambe droite fut ébranlée par une petite secousse.