photo : Liu Jin , AFP

 Une réplique de magnitude 6,4, la plus forte depuis le séisme meurtrier du 12 mai, a secoué dimanche après-midi le sud-ouest de la Chine, faisant au moins un mort, selon les médias officiels et des responsables chinois.

L'épicentre de la réplique, intervenue à 16H21 locales (08H21 GMT), a été localisé dans le district de Qingchuan, dans le nord-est de la province du Sichuan dévastée par le tremblement de terre du 12 mai, a indiqué un responsable du bureau de sismologie provincial. L'institut de géophysique américain (USGS) parle lui aussi d'une réplique dans la même région, à la même heure, mais évalue sa magnitude à 5,8.

Au moins une personne est morte et 262 autres ont été blessées dans la nouvelle secousse, ressentie à des centaines de kilomètres de l'épicentre, selon la télévision d'Etat.

Le séisme a fait 62.664 morts et 23.775 disparus, a annoncé dimanche un porte-parole du Conseil d'Etat (gouvernement) à Pékin.

 Un détachement de la sécurité civile française est arrivé à la mi-journée à Chengdu, la capitale du Sichuan. Dès l'après-midi, l'équipe, composée de 13 militaires et pompiers, partait aider des médecins à l'hôpital de Guangyuan, à quelque 300 km. Du matériel léger lui permettra d'être opérationnelle dès lundi, mais elle attend des équipements supplémentaires, au total 24 mètres cubes de chargement, mardi.

La croix-rouge allemande installe déjà depuis vendredi un hôpital de campagne dans la ville de Dujiangyan. L'équipe est formée d'une douzaine de personnes, présentes pour une mission de courte durée: tout le matériel sera laissé à la croix-rouge chinoise une fois le personnel local formé.

Tôt dimanche, un premier avion militaire russe a aussi atterri à Chengdu, selon les médias officiels chinois. D'autres sont attendus pour venir en aide aux millions de sinistrés du séisme de magnitude 8 sur l'échelle de Richter qui a ravagé le Sichuan il y a près de deux semaines. Des chargements arrivaient aussi du Sri Lanka -- 20 tonnes d'équipements médicaux, de vêtements, de nourriture pour une valeur de 1,4 million de dollars selon l'ambassadeur du pays en Chine, Karunatilaka Amunugama. Une autre cargaison, composée d'un millier de tentes dont la Chine manque cruellement pour ses sans-abri, est prévue le 15 juin.

Samedi, alors qu'il guidait le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon au milieu des décombres de Yingxiu, siège de l'épicentre du séisme, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a estimé que le nombre des tués "pourrait grimper jusqu'à 70.000, 80.000 ou encore plus".

Selon les autorités chinoises, 5 millions de sinistrés sont sans-abri et de nombreux autres habitants risquent de devoir être évacués de zones rendues dangereuses par le tremblement de terre, le plus meurtrier dans le pays depuis plus de 30 ans. Au total, plus de 11 millions de personnes pourraient, selon Pékin, devoir être relogées. Pour les secours, la priorité est la lutte contre les risques d'épidémies qu'aggravent le manque d'abris, d'eau potable et l'approche de l'été.

Les mé téorologues chinois mettaient aussi en garde dimanche contre de fortes pluies, qui risquent de détériorer encore la situation déjà précaire des réfugiés. Dans l'après-midi, les médias chinois ont annoncé le sauvetage, vendredi, d'un homme de 80 ans, resté prisonnier 11 jours dans les débris de sa maison. Dans la ville de Hanwang, une équipe néerlandaise parcouraient encore les décombres avec des chiens renifleurs.

"Je pense que nous aurons beaucoup de travail aujourd'hui", a commenté l'un des membres de l'équipe, Saad Attia. Mais il s'attend surtout à "trouver des cadavres". "Je ne pense pas qu'il y ait encore des survivants", a-t-il confié à l'AFP.

La télévision nationale diffusait des images de bulldozers dégageant les débris dans des zones dévastées par le tremblement de terre. "Les efforts maximum ont été faits pour retrouver des survivants mais il n'y a pas un moment à perdre pour nettoyer et reconstruire", a estimé un présentateur de la télévision d'Etat CCTV.

Les médias chinois montrent depuis quelques jours des images de l'armée chinoise provoquant la destruction de bâtiments qui menacent de s'effondrer -- des bureaux commes des écoles -- et où tout espoir de retrouver des rescapés s'est évanoui.