A Pékin, les Jeux Olympiques parleront notre langue.

Lors du salon Expolangues a été lancée l’opération « le français, langue olympique ». Cet ensemble très complet de mesures fortes, conçu en partenariat avec le Ministère des Affaires étrangères, rendra effective au français sa qualité de langue officielle qui a lui été octroyée lors de la création en 1896 des Jeux olympiques modernes par Pierre de Coubertin. Cet été, Pékin parlera français !

L’événement était triple pour le premier jour d’Expolangues à Paris, le 6 février se trouvant être également la date du Nouvel An chinois. Heureuse coïncidence, la Chine étant l’invité d’honneur du Salon.

Dans les allées du Parc des Expositions de la Porte de Versailles déambulaient donc de débonnaires dragons rouge et or, tandis que les champions de tennis de table Jean-Philippe Gatien et Xiao-Ming Wang se livraient à d’époustouflantes démonstrations. Autre vedette, « français langue des Jeux Olympiques », dont le logo fleurissait partout sur le sol et les stands. Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a lancé lors de son discours inaugural cette opération de grande envergure.

Les représentants chinois ont souligné quant à eux combien les organisateurs des Jeux Olympiques de Beijing avaient à cœur d’assurer l’usage et la visibilité de la langue française lors de cet événement. C’est afin de soutenir leurs efforts qu’a été conçue l’opération « français langue des Jeux Olympiques », en partenariat avec les ministères français des Affaires étrangères, de la Culture et des Sports.

L’ensemble des mesures mises en place restituera au français toute sa place de langue officielle de la plus grande manifestation sportive mondiale. Du 8 au 24 août prochains, notre langue quadrillera toute la capitale chinoise ! Sur les écrans géants du Stade olympique, les discours officiels lors des cérémonies d’ouverture et de clôture apparaîtront en français. La plate-forme d’information officielle mise en place dans les Jeux, ainsi que le site Internet, comporteront une version en langue française, aussi exhaustive et simultanée que la version anglaise.

Les annonces écrites sur les sites sportifs et dans les enceintes olympiques officielles seront faites en français. Les panneaux visant à orienter les piétons dans ces mêmes lieux seront également réalisés dans la langue de Molière. Les publications destinées au grand public, aux volontaires (qui seront formés au français), aux cadres du Comité olympique et aux professionnels de l’accueil seront elles aussi traduites : guide du spectateur, guide « Passe-Partout », programmes des cérémonies, des épreuves, guide d’information sur les activités culturelles, revues officielles, dépliants, affiches, cartes postales… Le français sera présent partout !

De nombreux interprètes vont être recrutés et affectés au Comité olympique. Les frais sont pris en charge conjointement par le Comité et par l’Organisation internationale de la Francophonie. Enfin, tout un programme de manifestations culturelles françaises va être mis sur pied.

Tout ceci n’est bien sûr pas né en un jour –fut-il le jour de Nouvel An. « Français langue des Jeux Olympiques » est le fruit d’une volonté forte et d’une action qui s’effectue sur la durée, depuis une grande première : la signature, le 26 novembre dernier, d’une Convention pour l’usage et la promotion aux Jeux Olympiques de Beijing passée entre l’Organisation internationale de la Francophonie, forte de ses 68 États et gouvernements, et le Comité d’Organisation des Jeux. La Convention a été remise par Abdou Diouf à Jacques Rogge, le président du Comité international olympique, le 23 janvier dernier à Lausanne.

Jean-Pierre Raffarin a été désigné Grand Témoin de la Francophonie. En liaison avec le groupe des ambassadeurs francophones à Beijing, il a pour mission de rendre compte de l’accomplissement du programme prévu par la Convention.

Le 9 août prochain à Pékin, une grande cérémonie réunira la communauté politique, diplomatique et sportive francophone, en présence de Jacques Rogge. 2008 devrait donc être pour le français une année rat-dieuse, selon le jeu de mots fait à Expolangues par l’ambassadeur de Chine (pour ceux qui l’ignoreraient encore, nous sommes entrés dans l’année du rat). Dans cette atmosphère conviviale, Abdou Diouf a cependant tenu à souligner que cette promotion de notre langue était dépourvue de toute notion de sectarisme ou de conservatisme. Il s’agit surtout, a précisé le secrétaire général à la Francophonie, de « respecter le principe de la diversité linguistique : une langue unique porterait atteinte à ces valeurs indissociables de l’Olympisme que sont l’humanisme, le respect des différences et l’enrichissement mutuel dans la rencontre des cultures ». Comme l’a dit l’ambassadeur chinois dans son discours, « la langue est un élément décisif du rapprochement entre les pays ».