CRITIQUE

Film monumental sur la politique italienne, nous ne comprenons pas forcément tous les éléments du récit, le cinéaste ne cherchant pas à simplifier ni à expliquer les faits, mais nous sommes bluffés par l'imagination de sa mise en scène, sans cesse inventive, avec une utilisation inédite et inatendue de la musique. Cette fresque communique un véritable sens cinématographique qui rappelle les grands italiens comme Rosi, Petri ou Fellini. Voilà donc un film politique qui n'est ni didactique, ni pesant, mais poétique, burlesque, chorégraphique. Jouant sur différents registres allant de l'elégance au grotesque, le cinéaste Sorrentino livre une oeuvre d'art avant de livrer un discours. Mention au comédien Toni Servillo incarnant le Premier Ministre italien Giulio Andreotti, doué d'un jeu décalé, pince sans rire, expressif dans la retenue.