Lespauvres gens V

Elle prend sa lanterne et sa cape. - C'est l'heure
D'aller voir s'il revient, si la mer est meilleure,
S'il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! - Et la voilà qui part. L'air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche.
Il pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu'ainsi que l'enfant, l'aube pleure de naître.
Elle va. L'on ne voit luire aucune fenêtre.

Tout à coup, a ses yeux qui cherchent le chemin,
Avec je ne sais quoi de lugubre et d'humain
Une sombre masure apparaît, décrépite ;
Ni lumière, ni feu ; la porte au vent palpite ;
Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ;
La bise sur ce toit tord des chaumes hideux,
Jaunes, sales, pareils aux grosses eaux d'un fleuve.

"Tiens ! je ne pensais plus à cette pauvre veuve,
Dit-elle ; mon mari, l'autre jour, la trouva
Malade et seule ; il faut voit comment elle va."

Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne
Ne répond. Et Jeannie au vent de mer frissonne.
"Malade ! Et ses enfants ! comme c'est mal nourri !
Elle n'en a que deux, mais elle est sans mari."
Puis, elle frappe encore. "Hé ! voisine !" Elle appelle.
Et la maison se tait toujours. "Ah ! Dieu ! dit-elle,
Comme elle dort, qu'il faut l'appeler si longtemps!"
La porte, cette fois, comme si, par instants,
Les objets étaient pris d'une pitié suprême,
Morne, tourna dans l'ombre et s'ouvrit d'elle-même. 

她提起灯,穿上斗篷,— —这时分,
应看看他是否返航,海面是否平稳,
天是否发白,桅顶上是否有信号旗。
去吧!— —她走出门。晨风尚未刮起,
还在梦中,茫茫一片看不见,
黑浪滚滚的天际有一丝白色出现。
天下着雨。没有什么比朝雨更凄凉,
好像白昼在颤抖,在犹豫,在彷徨,
黎明犹如婴儿,哭泣着来到世上。
她往前走着,每扇窗子都没有灯光。
她探索着行走,突然,在她的前方,
出现了一幢阴暗而衰败的破房,
显出一副难以名状的可怜愁容,
没点灯,没生火,房门随风抖动。
架在虫蛀的破墙上的屋顶晃晃摇摇,
北风卷走屋顶上那枯黄凌乱的茅草,
那不堪入目的茅草犹如浊流起伏。
“哎呀!我竟没想到这可怜的寡妇,”
她想,“那天,我丈夫见她卧病在床,
独自一人无依无靠,我该前去探望。”
她敲敲门,侧耳细听,无人答应。
海风阵阵袭来,让妮打个寒噤。
“生病了!她的两个孩子正饥饿断肠!
她只有儿女一双,丈夫偏又身亡。”
她又敲敲门,高喊:“喂,大婶!”
屋里仍毫无动静,“我的天!”她自忖,
“她睡得多沉,叫这么久还不醒!”
仿佛得到了上帝的怜悯与照应,
这一回,那扇忧愁的大门转过身来,
终于在漆黑的阴影中自己打开。

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