Le lendemain, le départ eut lieu de grand matin. Il fallait se hâter. Nous étions à cinq jours de marche du carrefour.
第二天,我们一大早就出发了。我们必须抓紧,因为到岔路口有5天的路呢。

Je ne m’appesantirai pas sur les souffrances de notre retour. Mon oncle les supporta avec la colère d’un homme qui ne se sent pas le plus fort ; Hans avec la résignation de sa nature pacifique ; moi, je l’avoue, me plaignant et me désespérant ; je ne pouvais avoir de coeur contre cette mauvaise fortune.
我可不愿喋喋不休地讲我们返回时受的苦。叔叔气急败坏地忍受着,汉斯以他那平和的天性顺从着,而我应该承认,是发着牢骚在失望中熬过来的。我没有心情来对抗这种厄运。

Ainsi que je l’avais prévu, l’eau fit tout à fait défaut à la fin du premier jour de marche. Notre provision liquide se réduisit alors àdu genièvre, mais cette infernale liqueur brûlait le gosier, et je ne pouvais même en supporter la vue. Je trouvais la température étouffante. La fatigue me paralysait. Plus d’une fois, je faillis tomber sans mouvement. On faisait halte alors ; mon oncle ou l’Islandais me réconfortaient de leur mieux. Mais je voyais déjà que le premier réagissait péniblement contre l’extrême fatigue et les tortures nées de la privation d’eau.
正如我先前预料到的,在我们折回头的第二天结束时,水全光了。我们只剩下了杜松子酒。但是这种烈性液体烧喉咙,我甚至连看它一眼都受不了。我觉得热得喘不过气来,累得全身瘫软,不止一次险些倒下失去知觉。不过我也看出来,叔叔同样正受着极度疲乏和干渴的煎熬。

Enfin, le mardi, 8 juillet, en nous traînant sur les genoux, sur les mains, nous arrivâmes à demi morts au point de jonction des deux galeries. Là je demeurai comme une masse inerte, étendu sur le sol de lave. Il était dix heures du matin.
最后,我们一会儿双膝跪行,一会儿双手撑地在地上爬。7月8日星期二,我们终于半死不活地到了两条小路的岔口处。我像一块毫无生气的石头躺在了熔岩地面上。这时是早上10点钟。

Hans et mon oncle, accotés à la paroi, essayèrent de grignoter quelques morceaux de biscuit. De longs gémissements s’échappaient de mes lèvres tuméfiées. Je tombai dans un profond assoupissement.
汉斯和叔叔背靠着岩壁,费劲地一点点啃着饼干。我坠入了一种深深的麻木状态中,我那肿胀的嘴唇里不时发出几声长长的呻吟。

Au bout de quelque temps, mon oncle s’approcha de moi et me souleva entre ses bras :
过了一会儿,叔叔走近了我,双手用力把我搀起来。

« Pauvre enfant ! » murmura-t-il avec un véritable accent de pitié.
“可怜的孩子!”他怜悯地低语道。

Je fus touché de ces paroles, n’étant pas habitué aux tendresses du farouche professeur. Je saisis ses mains frémissantes dans les miennes. Il se laissa faire en me regardant. Ses yeux étaient humides.
叔叔的话感动了我,我还不习惯一向凶巴巴的叔叔此时的这番温柔。我一把抓住他那双发抖的手,他眼睛湿润地望着我没有动。

Je le vis alors prendre la gourde suspendue à son côté. À ma grande stupéfaction, il l’approcha de mes lèvres :
我见他拿起了挂在肩头的旅行壶。大大出乎我的意料之外,他竟把水壶贴到我的嘴唇上说:

« Bois », fit-il.
“喝吧。”

Avais-je bien entendu ? Mon oncle était-il fou ? Je le regardais d’un air hébété. Je ne voulais pas le comprendre.
我听真切了吗?叔叔莫不是疯了?我神情迟钝地看着他,不想弄明白他的意思。

« Bois », reprit-il.
“喝吧。”他又说了一遍,

Et relevant sa gourde, il la vida tout entière entre mes lèvres.
同时举起水壶,把里面的水全倒进了我的嘴里。

Oh ! jouissance infinie ! une gorgée d’eau vint humecter ma bouche en feu, une seule, mais elle suffit à rappeler en moi la vie qui s’échappait.
啊!简直是无比的享受!一口水就润湿了我火烧一般的喉咙;虽然仅仅一口水,但它足以唤回我渐渐失去的生命。

Je remerciai mon oncle en joignant les mains.
我握着叔叔的手,向他表示感谢。

« Oui, fit-il, une gorgée d’eau ! la dernière ! entends-tu bien ? la dernière ! Je l’avais précieusement gardée au fond de ma gourde. Vingt fois, cent fois, j’ai dû résister à mon effrayant désir de la boire ! Mais non, Axel, je la réservais pour toi.
“是的,”他说,“只有一口水!这可是最后一口水!你听清了吗?最后一口水呀!我一直精心地保存在壶里。十次、二十次、上百次,我不得不极力抵抗,不受喝水这个可怕念头的诱惑。是的,阿克赛尔,我是给你留的。”

–Mon oncle ! murmurai-je pendant que de grosses larmes mouillaient mes yeux.
“亲爱的叔叔!”我喃喃低语,大颗大颗的泪水滚出了眼窝。

–Oui, pauvre enfant, je savais qu’à ton arrivée à ce carrefour, tu tomberais à demi mort, et j’ai conservé mes dernières gouttes d’eau pour te ranimer.
“是的,可怜的孩子,我知道,你到这个岔路口时会虚脱地倒下,所以我留下这最后几滴水救你。

–Merci ! merci ! » m’écriai-je. Si peu que ma soif fut apaisée, j’avais cependant retrouvé quelque force. Les muscles de mon gosier, contractés jusqu’alors, se détendaient et l’inflammation de mes lèvres s’était adoucie. Je pouvais parler. « Voyons, dis-je, nous n’avons maintenant qu’un parti à prendre ; l’eau nous manque ; il faut revenir sur nos pas. » Pendant que je parlais ainsi, mon oncle évitait de me regarder ; il baissait la tête ; ses yeux fuyaient les miens. « Il faut revenir, m’écriai-je, et reprendre le chemin du Sneffels. Que Dieu nous donne la force de remonter jusqu’au sommet du cratère !
“谢谢,谢谢!”我吃力地大声说。虽然不能说我的干渴解除了多少,我还是感到恢复了几分力气。喉咙里紧缩的肌肉渐渐得到了缓解,火辣辣的嘴唇也不觉得那么疼了。我又能开口说话了。“来吧,”我说,“我们现在只有拿定主意了。既然缺水,我们只能回去。” 我说这话的时候,叔叔低着头不看我,尽量躲着不与我的目光对视。“我们应该回去了,”我嚷道,“走回斯耐弗的路吧。但愿上帝赐与我们力量,让我们能一直走回陷口顶!”

–Revenir ! fit mon oncle, comme s’il répondait plutôt à lui qu’à moi-même.
“回去?’’叔叔叫道,好象他不是在回答我,而是对自己说似的:

–Oui, revenir, et sans perdre un instant. »
“对,回去,而且一分钟也不耽搁。”

Il y eut ici un moment de silence assez long.
这时出现了一阵长时间的沉默。

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