Le classement des leaders européens de la distribution

Dans la course au leadership de la distribution en Europe, les anglais ressortent clairement vainqueurs avec pas moins de quatre groupes appartenant au top 10 des capitalisations boursières, contre seulement deux français.

Avec 38,33 milliards de dollars, le groupe Tesco est le numéro un de la capitalisation boursière chez les distributeurs européens. Dans tout le Royaume-Uni, c'est plus de 2000 magasins de la chaine qui sont implantés représentant les trois quarts des profits de l'entreprise. Mais Tesco se développe aussi à l'étranger comme le montre l'ouverture du centième magasin Fresh & Easy aux Etats-Unis il y a une dizaine de jours. Si la croissance du groupe est indéniable avec plus de 14% de hausse de son activité au premier semestre 2008-2009, son expansion n'ira toutefois pas en s'accélérant les prochains mois du fait des conditions difficiles de marché.

Le leader de la grande distribution française, Carrefour capitalise 28,29 milliards de dollars et reste sans conteste l'un des colosses internationaux du secteur. Il a su reposer sa croissance sur une implantation à travers tous les continents. En effet, le marché tricolore ne représente même pas la moitié de son chiffre d'affaires total. Les résultats du troisième trimestre 2008 du groupe s'affichent en légère hausse permettant le maintien des objectifs de croissance pour l'année et assurant une certaine pérennité de l'enseigne bien que le contexte soit difficile.

Géant mondial de la distribution de textile, le groupe Hennes & Mauritz (H&M) a la troisième plus grosse capitalisation boursière des distributeurs européens. Positionné sur les petits prix, il a réussi à séduire une vaste clientèle et gagné de nombreuses parts de marché dans les pays où il s'est implanté. H&M subit légèrement la crise, mais les analyses tablent sur la solidité de son modèle financier.

Inditex est le plus grand distributeur textile espagnol. Connu internationalement grâce à son enseigne Zara, il capitalise 19,84 milliards de dollars et s'affiche à travers le monde avec près de 4000 magasins. Si le groupe aurait pu plonger avec le ralentissement de l'économie espagnole, il n'en est rien car ses résultats sont en progression au premier semestre 2008.

Siégeant aux Pays-Bas, Ahold est peu connu en France. Il est surtout implanté aux Etats-Unis où il effectue la moitié de son chiffre d'affaires principalement à travers la chaîne Stop & Shop. En hollande, c'est à travers les magasins Albert Heijn qu'il opère. Avec une hausse générale des ventes de presque 4%, le distributeur résiste bien à la crise ce qui lui permet de se placer cinquième avec 13,1 milliards de dollars de capitalisation en bourse.

L'enseigne Morrison capitalise 9,87 milliards de dollars se plaçant au sixième rang des capitalisations européennes. Elle totalise 375 magasins au Royaume-Uni mais devrait se développer en profitant d'un éventuel assouplissement dans l'ouverture des supermarchés.

Sainsbury se positionne mieux que Morrison en termes de distribution dans son pays bien qu'il ait une capitalisation boursière inférieure à 7,51 milliards de dollars. Avec plus de 800 enseignes du petit commerce à l'hypermarché, Sainsbury est un groupe né il y a plus d'un siècle en 1869. Ses résultats sont très encourageants puisque son activité et ses bénéfices progressent au cours du premier semestre de l'exercice en cours. Du coup, le groupe souhaite poursuivre l'extension de son réseau de supérettes, malgré le climat économique.

La capitalisation boursière de Casino atteint 6.45 milliards de dollars. Ce dernier investit chaque segment de la distribution et exporte aussi ses enseignes à l'étranger. Presque un tiers du chiffre d'affaires de la société est réalisé hors des frontières françaises et notamment en Amérique du Sud et en Asie.

Delhaize - tout comme Ahold - concentre la majorité de son activité outre-Atlantique. A la conquête des Etats-Unis depuis les années 1970, le groupe tire la majeure partie de sa croissance des marchés secondaires comme la Grèce ou la Roumanie.

Quant au groupe Marks & Spencer, il souffre plus de la crise que ses homologues britanniques: son action a perdu plus de 65% en un an. Il se retrouve dernier du classement des capitalisations boursières européennes avec 5,11 milliards de dollars.