Un comédien, seul en scène, déroule, en dialogue et en chant, la vie trépidante et romanesque de Sarah Bernhardt. Il réinvente mille événements édifiants, mille péripéties extravagantes, ressuscitant et incarnant tous les personnages à la fois, âges et sexes confondus. En fond de scène, un pianiste accompagne la narration de l'acteur, formant avec lui un duo de chambristes : deux artistes n'en faisant qu'un et s'amusant à parcourir mot à mot, note à note, le curieux livret, l'étonnante partition de "L' Opéra de Sarah".



Sarah...

La grande Sarah. L'actrice mythique si excessive, extravagante, extravertie, exaspérante... Mais éblouissante, enthousiasmante, évidente, éternelle !
Plus de quatre-vingts ans après sa disparition, elle demeure le mythe colossal qu'elle fut sa vie durant.

Jeune actrice romantique, superbe, scandaleuse et universellement acclamée...
Vieille théâtreuse frappant rageusement les trois coups à l'aide de sa jambe de bois...
Milliardaire de la scène, courant les cinq continents et semant l'or à tous vents...
Mégalomane excentrique dormant dans son cercueil...



Phtisique, caractérielle, traitée de balai-brosse à perruque, de « Madame Squelette », de « vilaine juive au long nez »...
Jalousée, traînée dans la boue, mais debout au premier rang, en compagnie de Zola dans l'affaire Dreyfus...
Accueillant les blessés, les mains rouges de sang, au cours du siège de 1870...
Madelon nationale de 14-18, déclamant des vers patriotiques lovée dans le drapeau tricolore...
Tendre et chère de ses contemporains les plus éminents, de Napoléon III à Edward VII, Gambetta, Thiers, Victor Hugo...
Son fils Maurice, réactionnaire, antisémite est fils de prince de sang...

Les plus grands s'agenouillent pour la peindre, la photographier, écrire pour elle...
Son honneur est au cœur de duels sanguinaires...

Elle est un mythe vivant et deviendra, quatre-vingts ans avant Mick Jagger, la première pop star de l'histoire de l'humanité.