Les deux amours de Julien
  Julien se complique la vie en confondant la carrière qu’il doit accomplir et sa vie amoureuse.Dans sa spontanéité avec Mme. de Rênal, il obtient son amour dès qu’il compose.Au contraire sa spontanéité n’obtient rien de Mathilde alors que les attitudes théâtrales, ridicules pour le lecteur, obtiennent tout de Mathilde.
  Au début, la première fois que Julien voit Mme. de Rênal, il “admirait avec transport jusqu’aux chapeaux, jusqu’aux robes de Mme. de Rênal.”Elle est une épouse insatisfaite, une mère aimante, une bourgeoise. L’étonnement de Julien vient de sa beauté charmante et de ses belles robes. La motivation de Julien est de remporter une victoire. Et la difficulté est qu’il mélange amour et ambition. “Il pensa qu’il était de son devoir d’obtenir que l’on ne retirât pas cette main.”
  Stendhal est un grand maître qui excelle dans sa représentation de l’amour pour faire réfléchir aux problèmes sociaux. Les deux amours de Julien sont étroitement liés à l’époque, c’est une forme pour révéler la lutte de classes de l’époque. Vraiment, il aime Rênal plus tard, mais au début c’est une vengeance du peuple populaire envers les nobles et les riches. Donc, la première fois que Julien tient les mains de Rênal, il ne sent pas le bonheur de l’amour mais la victoire de l’ambition. Cette sorte de gaieté est la satisfaction après la vengeance.
  “Il abrégea beaucoup les leçons des enfants, et ensuite, quand la présence de Rênal vint le rappeler tout à fait aux soins de sa gloire, il décida qu’il fallait absolument qu’elle permît ce soir-là que sa main restât dans la sienne.”“Enfin, comme le dernier coup de dix heures retentissait encore, il étendit la main, et prit celle de Rênal, qui la retira aussitôt. Julien, sans trop savoir ce qu’il faisait, la saisit de nouveau. Quoique bien ému lui-même, il fut frappé de la froideur glaciale de la main qu’il prenait ; il la serrait avec une force convulsive ; on fit un dernier effort pour la lui ôter, mais enfin cette main lui resta.”
  D’ici on peut savoir qu’avant de décider de prendre les mains de Rênal, Julien a eu une hésitation et une angoisse mortelle. Rênal aussi. Parce que la froideur glaciale de ses mains a frappé Julien. On peut voir comment l’auteur décrit la mentalité de Julien. “Il abrégea beaucoup les leçons des enfants.”Ca signifie que Julien veut fortement voir Rênal et rester seul avec elle. “Il craignait mortellement que Mme.Derville, fatiguée du vent qui commençait a s’élever et qui précédait la tempête, ne voulut rentrer seule au salon.”
   Rênal veut aussi rester plus longtemps avec Julien. “ Rênal qui se levait déjà se rassit en disant, d’une voix mourante, ‘Je me sens, à la vérité, un peu malade, mais le grand air me fait du bien.’”Elle aime Julien. Et Julien, en effet, il l’aime aussi.L’auteur prouve cet amour avec une phrase à la fin du roman : “Julien avait exigé de Rênal le serment qu’elle vivrait pour donner soins au fils de Mathilde.” Rênal “ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie ; mais trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants.”
  Julien poursuit Rênal avec la passion, alors, sa poursuite vers Mathilde est simplement pour sa position sociale. Il ne l’aime pas. Mathilde est la fille d’un marquis. L’étonnement de Julien vient de sa beauté parfaite. La motivation de Julien est de parvenir, ce n’est pas l’amour. Il désire ce que les autres désirent. “A la vérité, ce bonheur était plus d’orgueil que d’amour.Que cette grande fille me déplaît !”
  Mathilde est une noble, orgueilleuse et capricieuse. Et elle est influencée par la Révolution française.Elle croit que s’il y a encore une révolution, les maîtres de la société sont certainement les jeunes comme Julien, actif et capable.Le mariage avec Julien est si romantique et sûr.Tandis que Julien ne l’aime pas. Lors d’un bal, “Julien attendit un instant, le haut du corps légèrement penché, et avec un air orgueilleusement humble. Il semblait dire : Je suis payé pour vous répondre, et je vis de mon salaire. Il ne daignait pas lever l’oeil sur Mathilde. Elle, avec ses beaux yeux ouverts extraordinairement et fixés sur lui, avait l’air de son esclave. Enfin, comme le silence continuait, il la regarda ainsi qu’un valet regarde son maître, afin de prendre des ordres. Quoique ses yeux rencontrassent en plein ceux de Mathilde, toujours fixés sur lui avec un regard étrange, il s’éloigna avec un empressement marqué.”
  Julien croit que le mariage avec Mathilde est son opportunité de l’ascension sociale. Donc, il trompe Mathilde à n’importe quel prix. Et il réussit : “Mathilde croyait voir le bonheur. Cette vue toute puissante sur les âmes courageuses, liées a un esprit supérieur, eût a lutter longuement contre la dignité et tous les sentiments de devoirs vulgaires.”

  Stendhal est respecté comme « le père du roman moderne » à cause de son génie de la psychologie dans le Rouge et le Noir. Les réalistes tous soulignent le vrai des détails,mais différent de Balzac,Stendhal ne met pas l’accent sur l’environnement objectif mais la mentalité du personnage. Il explique toujours les actions ,l’environnement du personnage avec deux ou trois phrases,mais n’épagne pas les paragraphes pour représenter la contradiction et l’hésitation intérieure,surtout face à l’amour. Dès que Julien sait que Rênal le dénonce jusqu’à la mort de Rênal, Stendhal prend trois pages, mais l’amour avec Mathilde prend quelque cents pages. La gaieté,la souffrance et la confession de Mme. de Rênal lorsqu’elle découvre son amour sur Julien sont aussi captivantes et magnifiques.
  Ce n’est plus un roman,mais une sociologie.

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