Nous revient soudain en mémoire que la mère de Charlize abattit son mari alcoolique et violent. Lourd héritage. Il explique peut-être cette personnalité singulière qui éclate à l’écran. On sent qu’elle est d’une nature secrète, que la fierté ne lui manque pas, qu’elle ne s’interdit pas d’être farouche. Sous ses airs calmes, presque hautains, sommeillent des passions infinies. La fréquenter réclame sans doute des nerfs solides. On a envie d’accrocher à son cou le panneau « Danger ». Jamais on ne la considérera comme une sœur.

Elle est du côté des héroïnes, des fantasques, des imprévisibles, de celles pour qui la vie ne se limite pas au quotidien. Ses yeux qui n’en finissent pas s’ouvrent sur un abîme intérieur. On y devine de sombres pensées, des images qui la hantent, une volonté qui la rend goulue de tout et dupe de rien. Elle ouvre légèrement les lèvres, comme si elle hésitait avant de formuler des serments irréparables. Elle ignore la déroute, avance à larges enjambées dans l’existence.

Élevée dans une ferme, cette paysanne incarne la noblesse. En face d’elle, on se sent en terrain découvert, vulnérable à un point inouï. À ceux qui l’ont approchée, elle doit laisser de trop forts souvenirs. Charlize Theron est un alcool qui n’est pas fait pour les natures fragiles. Elle nous réconcilie avec Hollywood. Une ville capable de produire de tels miracles mérite qu’on lui pardonne tout le reste. On n’a pas idée d’avoir obligé cette comédienne à être l’épouse de Will Smith dans Hancock.

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