Fillon ménage la Chine sur le réchauffement climatique

Le premier ministre quitte Pékin ce soiravec une moisson de contrats commerciaux.

À Pékin, François Fillon a marché sur des œufs. Arrivé dimanche soir dans la capitale chinoise pour engranger quelques contrats commerciaux, le premier ministre a dû déployer des trésors de diplomatie pour ne pas froisser ses hôtes. Trois jours après l'échec du sommet de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique, François Fillon s'est interdit lundi de donner des leçons à son homologue Wen Jiabao, lequel dirigeait la délégation chinoise dans la capitale danoise. Le chef du gouvernement s'est bien gardé, dans ses déclarations, de cibler les Chinois accusés par la France et de nombreux autres pays européens d'être responsables du résultat très mitigé de Copenhague. «La France, comme l'ensemble de l'Union européenne, aurait souhaité que l'accord de Copenhague aille plus loin. Mais il y a un accord» , a dit François Fillon qui a évoqué une «étape essentielle» . «Je souhaite que nos investissements communs pour une économie décarbonée puissent se renforcer», a-t-il commenté alors que le gouvernement français tente de réchauffer ses relations avec Pékin après une brouille diplomatique de près d'une année jusqu'au printemps dernier.

«Ne pas sacrifierle business»

À Pékin, François Fillon s'est donc montré très prudent. Beaucoup plus que sa secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno. Cette proche de Nicolas Sarkozy a déploré «l'attitude totalement fermée de la Chine» dans les négociations. De quoi agacer Pékin. Sous pression de la communauté internationale, Wen Jiabao a d'ailleurs répondu lundi aux critiques en assurant que la Chine a joué «un rôle important et constructif» . Lors de leur entretien, François Fillon et Wen Jiabao ont bien sûr évoqué ce sujet brûlant. La discussion a, dit-on de source diplomatique, été «approfondie et franche». Mais le premier ministre français n'a pas voulu «refaire Copenhague à Pékin» , selon son entourage. Ni la question des droits de l'homme, ni celle des Ouïgours ou encore celle du Tibet n'ont été soulevées. L'heure est donc à la réconciliation coûte que coûte. Venu à Pékin pour relancer les échanges avec la Chine, le chef du gouvernement a préféré laisser les députés qui l'accompagnaient critiquer la position de Chantal Jouanno. «Entre Copenhague et le business, il y a un équilibre à trouver. Il ne faut pas sacrifier le business» , a mis en garde le député UMP Jean-Paul Anciaux. «La position de la France est celle exprimée par le premier ministre» , a rétorqué l'ancien ministre Jean-François Lamour.

Le premier ministre, qui achève ce soir sa visite, repart avec quelque 6,3 milliards d'euros de contrats signés dont la moitié pour le groupe aéronautique Safran qui motorisera le futur avion chinois C919. Des discussions seront lancées en vue de la construction d'une usine de retraitement des déchets nucléaires en Chine. «Fillon ne se débrouille pas si mal à l'étranger» , constate le PDG d'EADS, Louis Gallois. Brouille diplomatique ou pas, la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, se félicite de «travailler sur le très très long terme. On ne mesure pas, à chaque instant, la température des relations entre les deux pays» .

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