Le cinéma, la mode, la cuisine et… la mamma : pour leur nouvelle campagne publicitaire, Domenico Dolce et Stefano Gabbana nous offrent – avec la complicité du photographe Steven Klein – un bouillon de culture italienne et une Madonna surprenante. Visite exclusive sur le tournage qui fait revivre l’âge d’or du néoréalisme.

Paru le 09.01.2010 , par Carine Bizet

RETOUR AUX SOURCES
Une cuisine en clair-obscur encombrée des préparatifs d’un repas, une chambre monacale occupée par deux lits modestes, avec pour seul ornement une image pieuse qui semble veiller sur eux : c’est l’Italie la plus traditionnelle qui sert ici de décor. Connus pour leur sens du glamour exubérant, Dolce et Gabbana ont préféré, cette fois, se pencher sur leurs racines. « Nous sommes très attachés à l’Italie, aux origines siciliennes de notre marque, expliquent-ils. Dans des périodes comme celle que nous vivons aujourd’hui, il est naturel de donner plus d’attention à ce qui caractérise notre identité. Même à travers les expériences et l’évolution de ces dernières années, nous n’avons jamais perdu de vue ou oublié d’où nous venions. Cette campagne est bien évidemment une réinterprétation de nos origines. »

L’HÉRITAGE DE MAGNANI
Ce décor sert d’écrin au personnage central de la campagne, une héroïne que les deux designers ont empruntée au monde du cinéma, comme en témoignent les nombreuses planches de photos qui encombrent le studio. « La campagne tire son inspiration de la beauté, de la force et de l’humanité qui habitent les personnages féminins du grand cinéma néoréaliste italien », confirme Domenico Dolce. Dans les clichés en noir et blanc, travaillés pour ressembler à des arrêts sur image tirés d’un film, la star est – a priori un choix surprenant malgré ses origines italiennes – Madonna. « Pour nous, elle pouvait parfaitement incarner les vertus qui caractérisent les personnages féminins du cinéma néoréaliste italien, assurent les créateurs. Elle était très bien préparée et connaissait les films et réalisateurs de cette époque. Elle avait notamment vu Bellissima, de Luchino Visconti. » Dans ce film de 1951, Anna Magnani interprète une mère modeste mais fière qui tente de forger une carrière au cinéma pour sa fille, mais préfère renoncer en découvrant les côtés sombres derrière les paillettes de ce milieu. Finalement, la Madonna, mère de Lourdes, n’est pas loin…

DÉESSE DOMESTIQUE
Madonna qui épluche des légumes, Madonna qui fait la vaisselle, Madonna qui mange des pâtes avec les doigts… Même vêtue des créations griffées, sombres mais glamour, de D&G, c’est du jamais-vu. « Nous aimions l’idée de proposer une image de Madonna complètement différente de celle à laquelle le grand public est habitué, s’amuse Stefano Gabbana. Madonna est un personnage très connu qui fait rêver le monde entier. Avec sa personnalité, sa force et son charisme, nous avons pensé qu’elle était parfaite pour cette campagne à travers laquelle nous voulions également dépeindre le côté le plus humain des femmes, leur féminité, leur sexualité, présentes même dans des situations quotidiennes. C’est vraiment la femme idéale pour exprimer cette idée de féminité, de force et de passion pour la vie. Elle est une vraie femme sensuelle, un modèle de référence. » Le phénix de la pop comme symbole de la complexité féminine ? Bien vu.

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