Un rapport du MI5 met en garde les hommes d'affaires contre les tentatives d'espionnage de la Chine.

C'est une version résolument moderne du cheval de Troie qu'utilisent désormais les espions chinois, d'après les services de contre-espionnage britanniques. Le Sunday ­Times a révélé dimanche que des businessmen britanniques avaient été victimes de cadeaux piégés, comme des cartes mémoires ou des clés USB modifiées pour permettre le contrôle à distance des ordinateurs auxquels elles sont connectées. Plus classiquement, un document du MI5 cité par le journal dominical londonien explique que les services chinois utilisent aussi des agents qui séduisent les hommes d'affaires avant de les faire chanter pour leur soutirer des secrets commerciaux.

Les agents chinois, qu'ils soient issus de l'Armée rouge ou du ministère de la Sécurité publique, profitent de foires commerciales pour approcher les cadres occidentaux, leur offrir des «cadeaux» ou «chercher à nouer des relations amicales ou professionnelles en faisant usage de la flatterie ou d'une hospitalité généreuse».

Les hommes d'affaires britanniques sont donc invités à faire preuve de prudence lors de leurs déplacements en Chine, les services de renseignement chinois étant connus pour exploiter toutes sortes de petites faiblesses allant des relations sexuelles aux «activités illégales» afin de «forcer» ces hommes d'affaires «à coopérer avec eux ».

Le document du MI5 dont le Sunday Times a obtenu une copie a été envoyé discrètement en 2009 aux grandes entreprises britanniques, pour les mettre en garde contre les risques d'espion­nage en Chine. Il rappelle notamment que «les chambres d'hôtel fréquentées par les étrangers dans les grandes villes comme Pékin et Shanghaï peuvent être mises sur écoute ». Par le passé, «certaines chambres d'hôtel ont été fouillées quand leur occupant en était absent ».

Cyberattaques

D'après le MI5, le gouvernement chinois «représente l'une des menaces d'espionnage les plus importantes pour le Royaume-Uni  », notamment à cause de ses activités de piratage informatique. La Chine aurait notamment déjà lancé des tentatives de piratage contre les grands groupes britanniques dans les domaines de la défense, de l'énergie et des télécommunications, ainsi que de l'industrie manufacturière. L'année dernière, un rapport de la Commission conjointe du renseignement du premier ministre avait averti que les Chinois pouvaient potentiellement prendre le contrôle à distance d'infrastructures cruciales en Grande-Bretagne, comme l'énergie, l'eau et les télécommunications, notamment grâce à l'utilisation de composants électroniques chinois suspects dans les réseaux de British Telecom.

Ces accusations rappellent fortement les cyberattaques chinoises qui ont ­récemment pris pour cible les réseaux internes de Google ainsi qu'une tren­taine d'autres grosses entreprises américaines.

D'après le Sunday Times, l'ambassade chinoise à Londres n'a pas voulu faire de commentaires.

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