CRITIQUE 

Kiyoshi Kurosawa change de registre, oublie les fantômes, et nous plonge dans cette chronique familiale très simple. Les problèmes de chomage pour les adultes, et d'éducation pour les enfants, sont évoqués. Rappelant le cinéma de Yasujiro Ozu, avec ces maisons aux fenêtres et portes nouant par ses surcadrages un isolement des protagonistes. La mise en scène est ici sobre et efficace, les comédiens épatants, ce quotidien est habilement retranscrit par des plan-séquences jouant sur la temporalité, les elypses et le hors champ, où les actions sont évincées, pour ne représenter que le temps qui passe et les situations ordinaires. Une mélancolie se dégage, et une petite ritournelle musicale proche de celle de Saito pour Ozu vient incrire le drame dans des huis-clos étouffants ou des extérieurs dépaysants, comme celui de la mère face à la mer. Ces enfants livrés à eux-même et ces adultes qui n'aspirent qu'à repartir de zéro, un cambriolage raté et une sonate jouée en audition, sont des instants touchant menant le film jusqu'à une fin bouleversante. Voilà un film surprenant qui révèle une maitrise pour un cinéaste que l'on attendait pas là. C'est un film simple révélant le talent d'un cinéaste qui a la modestie de travailler dans la marge, ce qui nous change des faux chef d'oeuvres de cinéastes ayant l'arrogance de se prétendre incontournables. Spécialiste des films de genre, ayant exploré le film d'horreur, le polar, la fable philosophique... il nous propose ici un véritable mélodrame. Une grande découverte !