BAISSE DU PRIX DES MARCHANDISES


Pris individuellement, les sites de commerce en ligne ressentent les effets de la crise. "Même si nous restons plus dynamiques que la distribution traditionnelle, nous sentons des signes de ralentissement depuis cet été. En octobre, nous avons connu un recul de notre activité et le panier moyen baisse de 15 %", reconnaît Jean-Emile Rosenblum, patron de Pixmania.

Chez Brandalley aussi, ce panier est en baisse. "Il est passé de 65 à 45 euros", reconnaît son fondateur Sven Lung, qui précise, "en octobre, on a noté sur une vente d'une grande marque de mode, une diminution de notre chiffre d'affaires, de 100 000 euros à 50 000 ou 60 000 euros". Quand à RueDuCommerce, un des rares sites à publier ses résultats financiers, cotation oblige, il affiche un chiffre d'affaires en repli de 2,3 % sur le troisième trimestre. Raison invoquée par Gauthier Picquard, son PDG : "Nous avons pris la décision de vendre moins et de préserver nos marges."

Les sites de commerce en ligne sont, en effet, soumis à la baisse du prix des marchandises. Les fabricants, confrontés à des problèmes de stocks, multiplient les remises. Cette spirale baissière est particulièrement sensible dans le secteur du high-tech. "Le prix d'un téléviseur 40 pouces haute définition est passé de 1 400 à 800 euros", constate M. Rosenblum. Or, cette déflation se double d'une évolution du comportement des internautes. "Le consommateur cherche le bon prix, la promo. Il monte moins en gamme. Les clients potentiels cherchent, comparent, préparent leurs achats", analyse M. Picquard. D'où, une augmentation sensible du trafic sur les sites, une hausse du nombre de transactions, sans que cela se traduise par une progression équivalente du chiffre d'affaires.

Dans ce contexte, les sites s'adaptent. Certains, comme Vente-privee. com, profitent de l'effet d'aubaine des déstockages pour multiplier les ventes et nouer des accords avec de nouvelles marques. "Nous avons travaillé avec 250 nouvelles marques cette année et nous espérons passer de 1 300 à 1 700 ventes en 2009", affirme Jacques-Antoine Granjon qui estime que le chiffre d'affaires de son entreprise devrait atteindre 600 millions d'euros cette année contre 420 millions en 2007.

D'autres sites tentent d'inciter le client à acheter. BrandAlley évoque le recours à la livraison gratuite. Quand à RueDuCommerce, il a décidé d'abaisser ses conditions de paiement en trois fois. Le seuil est passé de 300 euros minimum à 90 euros. Enfin, tous multiplient les opérations promotionnelles censées convaincre le chaland de desserrer les cordons de sa bourse.

En terme de stratégie, les sites cherchent des relais de croissance. RueDuCommerce et Pixmania, centrées à l'origine sur la vente de produits high-tech, ont ouvert des galeries marchandes pour héberger d'autres sites marchands. Vente-privé exporte son modèle dans d'autres pays européens et BrandAlley vient de créer un nouveau site de ventes réservées aux marques de luxe.