L'ancienne colonie portugaise est devenue une Région Administrative Spéciale (RAS) de la République populaire de Chine le 20 décembre 1999. Dix ans plus tard, Macao a éclipsé Las Vegas comme empire du jeu. Mais ses ambitions ne s'arrêtent pas là.

Pékin célèbre en grandes pompes cet anniversaire depuis la fin novembre. Une exposition consacrée aux réalisations de Macao depuis la rétrocession a été inaugurée le 11 décembre à Pékin par le président chinois Hu Jintao. «Macao a connu un développement extraordinaire pendant la dernière décennie», a-t-il déclaré devant la presse chinoise. Un développement soutenu par le gouvernement central de Chine, a-t-il rappelé.

Macao et la Chine ont signé en 2003 un accord commercial (le CEPA), renforcé à plusieurs reprises depuis. Cet accord facilite l'accès des marchandises et services macanais à la Chine continentale. Les échanges commerciaux ont plus que triplé entre 1999 et 2008, pour atteindre 2,91 milliards de dollars l'année dernière. Selon un rapport publié le 16 décembre par le Ministère du Commerce de Chine, la Chine continentale était le troisième investisseur à Macao à la fin septembre, derrière les Etats-Unis et l'Union européenne, avec un investissement direct non financier de 623 millions de dollars.

Liesse populaire dans la ville de Macao, juste après la cérémonie de rétrocession.
Liesse populaire dans la ville de Macao, juste après la cérémonie de rétrocession. Crédits photo : AFP

Une croissance exceptionnelle

Si Macao est un petit marché d'à peine 560 000 habitants, il est l'un des plus développés d'Asie. Au sortir de la crise asiatique de la fin des années 1990, durant laquelle son PIB a chuté de plus de 8% entre 1996 et 1999, Macao a recouvré une santé économique exceptionnelle. Le taux de croissance moyen entre 2004 et 2007 flirtait avec les 20%. En 2008, le PIB de Macao s'est élevé à 171,8 milliards et le taux de chômage est retombé à 3%, selon la Mission Economique de Hong-Kong. L'enjeu de la rétrocession ces dernières années était donc de protéger sa stabilité économique et monétaire. Et surtout, de ne pas faire fuir les investisseurs internationaux.

A Macao comme à Hong-Kong, le principe «un pays, deux systèmes» garantit à la péninsule le maintien pendant cinquante ans du cadre économique et commercial en place avant la rétrocession. Félicitant les citoyens de Macao pour leur «dur labeur», le président Hu Jintao a également salué la large autonomie dont jouit le gouvernement de la Région Administrative Spéciale (RAS). Pour lui, Macao a un «brillant avenir».

Un modèle fragilisé par la crise

La péninsule n'a pourtant pas été épargnée par la crise. Malgré la tertiarisation croissante de son économie, la bonne santé de Macao reste tributaire du marché du jeu (ouvert à la concurrence en 2002) et du tourisme, qui représentait encore 50% du PIB et 75% des revenus fiscaux en 2007. Hors, depuis le début de la récession, les touristes sont moins nombreux. Leurs dépenses (hors jeu) ont chuté de 20,6% au deuxième trimestre et de 10,2% au troisième trimestre de 2009, selon le Bureau des statistiques (DSEC) de Macao. Les revenus des casinos pourraient chuter de 15% en 2009.

Ce qui faisait la force de Macao est devenu son talon d'Achille. La RAS doit revoir son modèle économique encore trop polarisé sur la féerie des jeux. Ce sera certainement le grand défi de Fernando Chui Sai-On, élu comme troisième chef de l'exécutif de Macao. Son mandat de cinq ans débutera très symboliquement le 20 décembre 2009, dix ans jour pour jour après la rétrocession.

如何更快速、流畅的阅读?阅读遇到生词怎么办?