Nicolas Sarkozy veut un gouvernement économique pour la zone euro

A l'approche des sommets mondiaux sur la refonte du système financier international, Nicolas Sarkozy multiplie les initiatives et les propositions. Dernière en date, exprimée mardi 21 octobre devant le Parlement européen à Strasbourg, la création d'un "gouvernement économique" dans la zone euro, travaillant aux côtés de la Banque centrale européenne (BCE).


"Il n'est pas possible que la zone euro continue sans gouvernement économique clairement identifié", a-t-il affirmé aux parlementaires strasbourgeois, arguant que si la BCE, seule institution fédérale de la zone euro à l'heure actuelle, "doit être indépendante", elle "doit pouvoir discuter avec un gouvernement économique".


Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a immédiatement pris ses distances avec cette proposition en estimant qu'il ne fallait pas que cela restreigne l'indépendance de la BCE. "A la Commission, nous sommes pour un renforcement de tous les mécanismes de coordination des politiques économiques des Etats européens. (...) En même temps, il ne faut pas créer l'illusion très dangereuse que [l'idée] serait de donner des instructions à la banque centrale", a-t-il déclaré, soulignant l'importance, selon lui, de "ne pas mettre en cause l'indépendance de la banque centrale".


En attendant de voir l'accueil réservé à sa proposition, Nicolas Sarkozy a proposé à ses homologues européens de se réunir pour préparer les sommets à venir sur la régulation du système financier. "L'Europe doit porter l'idée d'une refondation du capitalisme mondial", a-t-il plaidé, annonçant son intention de se rendre en Chine, à l'occasion du sommet de l'ASEM (le forum Asie-Europe), qui réunira 43 pays vendredi et samedi à Pékin, "pour convaincre les puissances asiatiques de participer à cette refondation".

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