La grand-mère d'Obama meurt à la veille de l'élection
竞选前夜,奥巴马祖母辞世

Barack Obama avec ses grands-parents maternels, Stanley et Madelyn Dunham.
Le candidat démocrate avait récemment interrompu sa campagne pour se rendre au chevet de sa « granny » qui l'a élevé.

Barack Obama a annoncé lundi la mort de sa grand-mère, âgée de 86 ans et qui souffrait d'un cancer. Madelyn Dunham a joué un rôle considérable dans la vie du candidat à l'élection présidentielle américaine, qu'elle a élevé.

Fin octobre, le candidat démocrate avait suspendu sa campagne électorale pour se rendre à Hawaii au chevet de son aïeule.

«C'est elle qui m'a appris ce que signifie travailler dur» , avait-il lancé fin août, dans son discours solennel devant la convention démocrate qui venait de l'adouber pour la course à la Maison Blanche.

«C'est elle qui renonçait à s'acheter une voiture ou une robe pour me permettre d'avoir une vie meilleure. Tout ce qu'elle avait, elle me l'a donné. Et bien qu'elle ne puisse plus voyager, je sais qu'elle regarde la télévision ce soir et que cette soirée est aussi la sienne», avait dit le candidat sous les acclamations de ses partisans.

Madelyn Dunham et son mari Stanley ont élevé Barack Obama dans leur appartement d'Hawaii, où ils se sont installés dans l'après-guerre avec leur fille Ann.

D'après David Mendell, auteur de la biographie «Obama: from promise to power», Madelyn Dunham a vu d'un mauvais oeil en 1960 le mariage d'Ann à un Kényan venu faire ses études dans l'île, à une époque où les unions inter-raciales étaient encore interdites dans plusieurs Etats américains.

Peu après, le père, Barack Obama Senior, quittait le domicile familial quand son fils n'avait que 2 ans. Divorcée, puis remariée à un Indonésien, Ann partait s'installer à Djakarta, où le jeune Barack a grandi jusqu'à l'âge de 10 ans.

Le racisme(种族主义) au sein de sa propre famille

C'est à cet âge qu'il rentre à Hawaii, où il sera élevé par ses grands-parents, qui financent ses études secondaires dans une école privée fréquentée par l'élite blanche.

Dans son autobiographie, «Les Rêves de mon père» (1995), le futur candidat raconte qu'il a découvert pendant l'adolescence l'abus d'alcool et de drogue, autant d'incartades combattues par sa grand-mère chez qui il restera jusqu'à son départ pour l'université à Los Angeles en 1979.

C'est aussi à cette époque qu'il découvre que le racisme existe au sein même de sa famille, comme il le raconte dans son autobiographie. Son grand-père lui confie un jour que si sa grand-mère refuse de prendre l'autobus pour se rendre au travail, c'est parce qu'elle a peur d'être importunée par un mendiant noir.

«C'est ça qui la dérange», ajoute le grand-père. Cet aveu «m'a fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre», écrira Obama.

Le candidat n'en a pas moins appelé sa grand-mère à la rescousse en début d'année après avoir été mis en cause pour ses relations avec son pasteur, Jeremiah Wright, auteur de propos incendiaires envers l'Amérique blanche.

«Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche», a-t-il lancé dans un discours, évoquant «une femme qui a avoué une fois sa peur de croiser des Noirs dans la rue et qui, à plus d'une occasion, a proféré des clichés raciaux ou ethniques qui m'ont hérissé».

Barack Obama a perdu son père, qui s'est tué en 1982 dans un accident de la route, et sa mère morte en 1995 de maladie.