Fillon vient à Pékin réchauffer les relations franco-chinoises

Le premier ministre a entamé dimanche une visite après des mois de brouille diplomatique.

Mission diplomatique périlleuse pour François Fillon. Deux jours après l'échec du sommet de Copenhague que la France attribue à la Chine, le premier ministre ne pouvait pas imaginer un contexte plus difficile pour son premier voyage dans l'empire du Milieu. Paris compte pourtant sur cette rencontre pour redonner «de la vitesse» aux relations franco-chinoises qui traversent «une période difficile» depuis un an et demi. Une brouille diplomatique qui a commencé avec les Jeux olympiques de Pékin à l'été 2008 et s'est amplifiée avec la rencontre en décembre de la même année entre le président français et le dalaï-lama. Un geste qui avait ulcéré Pékin. Il faudra attendre une rencontre entre Nicolas Sarkozy et son homologue Hu Jintao, en avril dernier, en marge du G20 à Londres, pour que le climat s'apaise. Depuis, l'exécutif a mobilisé tout le gouvernement, le ban et l'arrière-ban de la majorité pour remettre sur de bons rails l'amitié franco-chinoise. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, le numéro deux du gouvernement Jean-Louis Borloo et le patron de l'UMP Xavier Bertrand (qui a poussé le zèle jusqu'à signer un partenariat avec le PCC chinois) ont défilé à Pékin.

À Matignon, on juge que la réconciliation est enclenchée. «Tout ceci est derrière nous. Les choses se sont aplanies et la page est tournée. On veut préparer une grande année 2010», veut-on croire à Paris. Illustration de ce nouveau départ, François Fillon ne rencontrera pas seulement son homologue Wen Jiabao, mais aussi trois autres hommes forts du régime communiste : le président Hu Jintao, le président de l'Assemblée nationale Wu Bangguo et le vice-premier ministre et étoile montante Li Keqiang. Reportée à plusieurs reprises, la visite de François Fillon se résumera à un séjour à Pékin.

«Déminer» le terrain

Épaulé par quatre ministres (Christine Lagarde, Éric Woerth, Frédéric Mitterrand et Dominique Bussereau), François Fillon veut concrétiser ce rabibochage sur le terrain économique. Une séquence importante consacrée à la«coopération nucléaire» aura lieu lundi. Le premier ministre, qui est accompagné de vingt-trois chefs d'entreprise, espère relancer le business dans l'empire du Milieu. Hormis le français Safran, qui devrait emporter un succès de taille en décrochant l'équipement en moteurs du C919, futur concurrent chinois de l'Airbus A320 et du Boeing 737, les bonnes nouvelles ont été rares en 2009 pour les entreprises hexagonales. «Les Chinois ne sont pas chauds pour des contrats importants. Le voyage a plutôt une portée politique», résume l'un des derniers responsables français venu en Chine.

Envoyé à Pékin pour «déminer» la relation franco-chinoise, François Fillon a donc du pain sur la planche. Il va devoir trouver les mots pour débloquer des dirigeants communistes intrigués par un président français qui les déroute. «Sarkozy est une énigme ici. Les Chinois n'aiment pas son côté esbroufe», décrypte un spécialiste du régime de Pékin. Le premier ministre abordera-t-il la question épineuse des droits de l'homme ? «Ce n'est pas un sujet tabou», réplique Matignon, mais «c'est un sujet important parmi d'autres». À Pékin, François Fillon sait qu'il n'a pas le droit à l'erreur. Son objectif reste la préparation de la visite de Nicolas Sarkozy programmée, au printemps, à l'occasion de l'inauguration à Shanghaï de l'Exposition universelle.

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